DORANGEON Emeline

Les références à l'épopée qui rythment le texte d'Aristophane sont bien moins connues que ce que l'on désigne depuis l'étude fondatrice de P. Rau comme la « paratragédie » ou parodie comique de la poésie tragique.

Les allusions à l'épopée sont pourtant très nombreuses dans les comédies aristophaniennes, que le sérieux épique soit tourné en dérision à l'intérieur du dialogue comique, ou que les invocations religieuses de la comédie empruntent à l'épopée sa gravité solennelle. Le jeu du poète avec la littérature et la philosophie passées et présentes représente un aspect majeur de son comique. Ces références prennent la forme de citations textuelles du texte homérique, d'emprunts lexicaux plus ponctuels, ou encore de parodies de scènes entières. Dans le cadre de l'histoire des textes, l'étude des citations homérique permet aussi d'évaluer l'état de fixation du texte homérique à l'époque d'Aristophane.

Mais la frontière est souvent délicate à définir entre une véritable citation du texte épique et son imitation par le poète comique, ou encore entre le pur pastiche aristophanien et le centon formé de citations d'origines différentes. De même, au niveau macro textuel, les parodies de scènes sont tantôt des références à un passage précis d'Homère, tantôt un souvenir de scène topique caractéristique du genre épique, comme la scène d'armement.

L'étude du jeu que la comédie se propose avec l'épopée est donc très étroitement liée à la question des genres littéraires dans l'Antiquité. En interrogeant les multiples manières qu'a Aristophane de convoquer le modèle épique, avec ou sans intentions irrévérencieuses, on aperçoit quels sont les marqueurs lexicaux, stylistiques et thématiques qui font surgir dans l'esprit du spectateur athénien le modèle épique.

Enseignement
Contrat doctoral à Lyon III, TD Littérature et civilisation grecques (L1) et Lecture cursive sur auteurs (L2 et L3)