
Richard Bouchon, Bruno Helly, Isabelle Pernin
Vendredi 19 mai - lundi 5 juin
Notre mission 2023 en Thessalie s’est déroulée du 19 mai au 5 juin (du 22 au 28 mai pour Isabelle Pernin). Nous avons pu travailler au Musée diachronique de Larisa sur les pierres que Madame Katakouta, de l’Éphorie des Antiquité de Larisa, avait préparées pour nous à notre demande. Nous avons également été au Monastère Agios Dimitrios à Stomio pour rechercher une inscription en alphabet épichorique, que malheureusement nous n’avons pas retrouvée ; en revanche nous avons repéré une grande base avec une dédicace (GHW 8887). À Loutro, dans la petite église d’Agia Parsakevi au-dessus du village, nous avons pu estamper l’inscription qui avait été copiée par Lolling en 1882 et a été publiée seulement en 2007 par Ch. Habicht (GHW 6491= I. Atrax, 039bis). À cette occasion nous avons constaté l’existence d’une autre inscription, totalement inconnue jusqu’à maintenant, au pied du mur de l’angle Sud-Est de l’église, une dédicace en alphabet épichorique (GHW 8884).
À Kastri Livadiou, avec l’autorisation de l’Éphorie, nous avons pu contrôler la présence dans les murs de la basilique Γ d’un fragment de base de statue, qui doit recoller avec le bloc portant la dédicace d’une citoyenne de Doliché nommée Hégésipolis conservée à Larisa sous l’un des portiques de l’artopoieio. Dans la basilique A, nous avons pu retrouver plusieurs fragments d’inscriptions, dont deux ne nous étaient pas connus (GHW 8888 et 8889).
Dans les dépôts de blocs extraits du Besesten de Larisa et entreposés dans l’enclos de la basilique Ag. Achillios, nous notons la présence de deux inscriptions funéraires (GHW 8890 et 8891). À l’artopoieio, nous cherchons en vain les fragments de la fouille de Kastri Livadiou qui manquent pour assurer les recollages que nous avons pu reconnaître . Descendus sur le théâtre, nous retrouvons S Katakouta pour identifier quelques blocs de gradins pouvant retrouver leur place dans le koilon. Ensuite discussion avec S. Katakouta et G. Toufexis sur ce point, puis avec Madame S. Sdrolia, Éphore des antiquités de Larisa. G. Toufexis nous informe de la prochaine création d’un musée à Pharsale, dans lequel il souhaite pouvoir présenter les cartes de distribution des sites établies par J.-C. Decourt au cours de ses prospections dans la vallée de l’Énipeus. Pour répondre à cette demande, JCD va reprendre les fiches de sites qu’il a rédigées lors de ces prospections.
Dans le cadre de nos recherches sur l’occupation antique du territoire de Larisa, nous avons reconnu le secteur de la plaine au Nord de Larisa, entre les bourgs de Phalanni, Ampélonas, Rhodia et Dasochori. Ce secteur de la plaine, situé à l’Ouest du cours actuel du Pénée, est à l’extrémité du cône de déjection créé par le Titarèse qui occupe toute la plaine au Nord de Larisa. Il est limité à l’Est par le cours actuel du Pénée, aménagé sur la bordure occidentale de la dépression marécageuse qui portait le nom de Karatschaïr, faussement identifiée au Nessonis antique, et qui était, jusqu’au réaménagement du cours du Pénée au début du 20e siècle, la zone de défluviation de la rivière au Nord de Larisa. Tout ce secteur depuis Tyrnavo jusqu’à Larisa, y compris les villages de Koulouri, aujourd’hui situés sur la rive droite du Pénée actuel, a été à l’époque turque un grand domaine appartenant à un certain Ousamédine Bey Hassan Bey et au siècle dernier était propriété de la famille Charokopos (Πύργος Χαροκόπου, εφ. "Ελευθερία", Λάρισα, φύλλο της 4ης Οκτωβρίου 2017). Sur ce domaine venaient travailler les habitants des villages, notamment ceux de Phalanni (Tatari), qui résidaient temporairement, pendant les travaux agricoles, dans une makhala signalée par Leake qui est devenue l’établissement d’Orman Tchiflik, ancien nom de Dasochori. Il en reste quelques bâtiments (le Pyrgos Charopou à Giannouli, un autre au Sud de Dasoohori et à proximité des amoncellements de terre portant le nom de Prochôma Orman Tchifliki).
Des bourgs de Phalanni, Ampélonas et Dasochori proviennent de nombreuses inscriptions identifiées par les voyageurs depuis W. M. Leake, dont beaucoup peuvent être attribuées à Larisa. À Phalanni, on nous a signalé deux inscriptions, une GHW 8380) dans un mur de l’école (Δημοτικού Σχολείου Φαλάνης) touchée par le tremblement de terre de 2021, une autre entreposée devant le bâtiment de la koinotita (GHW 8885) à côté d’un grand sarcophage (GHW 8886), dont on nous a dit qu’il provenait de Kastri Tyrnavou, et d’autres blocs antiques.
Le vendredi 26 mai, nous nous sommes rendus à Karditsa, accueillis au Musée archéologique par Christos Karagiannopoulos, où nous trouvons les membres de l’équipe suédoise de Robin Rönnlund, co-responsable du Palamas Project, avec l’archéologue Fôtini Tsiouka. Après avoir salué Mme Vaiopoulou dans les bureaux de l’Ephorie, nous nous rendons avec C. Karagiannopoulos et eux sur le chomatokastro d’Hermitsi, puis sur le site d’un établissement d’époque géométrique et archaïque à 1 km du village.
Nos remerciements très sincères vont à Madame A. Sdrolia, Éphore des antiquités à Larisa, à Madame S. Katakouta et Monsieur G. Toudexis, archéologues à l’Éphorie des antiquités à Larisa pour leur accueil et leur disponibilité.
Richard Bouchon, Bruno Helly, Floriana Cantarelli
Le jeudi 1er juin, en compagnie de Mme Floriana Cantarelli, qui a dirigé le programme consacré à l’étude des cités de la partie sud de l’Achaïe Phthiotide, nous avons pu travailler au Musée archéologique de Lamia sur les inscriptions de Mélitaia préparées sur notre demande par les services de l’Éphorie archéologique de Phocide et Eurytanie.
Le vendredi nous avons été reçus dans les bureaux de l’Ephorie par l’Ephore, Madame Karantzali, qui nous donne des photographies d’une des inscriptions que nous devons voir à Mélitaia dans l’église du monastère d’Agia Paraskévi. Nous nous sommes rendus ensuite à Mélitaia où Lampros Stavrogiannis, responsable du programme « Αρχαιολογικές Έρευνες και Εργασίες στη Μελιταία – Melitaia Archaeological Program (MELAP) » en collaboration avec l’Institut finlandais d’Athènes et l’archéologue Robin Rönnlund. L. Stavrogiannis, accompagné par le président du Politikos Syllogos de Mélitaia, Nikolaos Tsikra, nous a fait accéder aux vestiges du temple d’Ennodia conservé dans le sous-sol d’une maison privée du village. Puis, sous la conduite de Lampros Stavrogiannis, nous sommes montés au monastère d’Agia Paraskevi où nous souhaitions faire les estampages des deux inscriptions qui sont conservée dans l’église, l’une sur la base de statue à Caracalla et Julia Domna (SEG 3, 466), qui sert de table d’autel, l’autre sur le bloc qui le porte. Pour que notre présence ne perturbe pas trop, nous nous limitons à photographier rapidement ces inscriptions et à estamper celle qui est gravée sur le support de la table d’autel. L. Stavrogiannis nous a guidé ensuite sur le site antique de la ville, où il conduit des fouilles en collaboration avec l’équipe d’archéologues finlandais, puis au dépôt archéologique installé dans l’ancienne école de Mélitaia.
Nous remercions très vivement Madame Karantzali, Éphore des Antiquités de Phocide et Eurytanie, Lampros Stavrogiannis et Nikolaos Tsikra pour leur accueil et leur disponibilité.
Le temple d’Ennodia à Mélitaia