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ANR NOSE

ANR-NOSE

Novel Security Ink for archaeological artefacts marking
Projet de Recherche Collaboratif (PRC) financé par l’ANR
Durée : octobre 2021 – mars 2025

Responsables
Jérôme Plain (Université de Technologie de Troyes, coordinateur), Sabine Fourrier (CNRS/HiSoMA-MOM, co-porteur), Julien Proust (Université de Technologie de Troyes, co-porteur), Didier Rosselin (École nationale supérieure de la Police, co-porteur).

Partenaires institutionnels
L2n, Université de technologie de Troyes ; CNRS/Hisoma, MOM ; École nationale supérieure de la Police.

Participants Hisoma
Anna Cannavo, Sabine Fourrier et Alexandre Rabot

Depuis de nombreuses années, les biens culturels en général et les objets archéologiques en particulier alimentent des trafics illicites allant du commerce à petite échelle jusqu’au financement du terrorisme ou au blanchiment d’argent pour les organisations mafieuses. À chaque étape du processus de sauvegarde du patrimoine, c’est-à-dire de la fouille à l’exposition dans un musée, les objets sont susceptibles d’être volés pour être introduits sur le marché noir. L’enjeu du projet NOSE est de développer une solution technique permettant de protéger les objets archéologiques ainsi que les acteurs impliqués dans leur sauvegarde, de l’équipe de fouille au conservateur de musée. Il s’agit donc de proposer une solution fiable, durable et facile à mettre en œuvre sur un chantier de fouille.

Dans un tel contexte, un fort intérêt est né il y a quelques années pour la recherche d’une solution à base de nanotechnologies. Il semble possible d’envisager une encre offrant différents niveaux de protection, facile à utiliser et à lire par les utilisateurs finaux, c’est-à-dire les archéologues, les conservateurs de musées ou les forces de l’ordre.

Le projet NOSE se concentre sur le développement et l’utilisation d’une encre à base de nanoparticules dans la protection des artefacts archéologiques. En particulier, quatre objectifs principaux seront visés, des principes de base aux applications pratiques :

• Le premier objectif est la définition du cahier des charges complet (besoins de l’archéologue au policier).
• Le deuxième objectif est la mise en œuvre technique de l’encre selon le cahier des charges défini (réalisation d’une ou d’un jeu d’encres)
• Le troisième objectif est d’explorer les différentes propriétés physiques (nouvelles propriétés optiques, magnéto-optiques et thermo-optiques…) des encres produites et la possibilité de relier facilement une telle encre à une base de données protégée.
• Le quatrième objectif est de tester sur le terrain (site archéologique, musée, douanes...) l’encre produite. Les sites archéologiques de Kition et d’Amathonte constitueront les terrains d’application des tests.

For many years, cultural goods in general and archaeological artefacts in particular have become currencies for small scale trafficking up to terrorism financing or terrorists or means of laundering money for mafia organizations. At each stage of the process of safeguarding this universal heritage, i.e. from excavation to exhibition in a museum, artefacts are liable to be stolen in order to be introduced to the black market. The challenge of the project is to be able to implement a technical solution which makes it possible to protect archaeological artefacts as well as those involved in the preservation of these cultural goods, from the archaeological excavation team to the museum curator. It is therefore a question of offering a robust, durable and easily implementable solution on an excavation site.

In such a context, a strong interest was born some years ago for the search of a nano-object based solution. It appears reasonable to consider an ink offering various levels of protection which will be easily implementable or readable by final users, i.e. archaeologists, museum curators or Law Enforcement Agencies (LEAs).

The NOSE project focuses on the development and use of nanoparticles-based ink in the protection of archaeological artefacts. In particular, four main objectives will be targeted in this project, from basic principles to practical applications:

• The first objective is the definition of the complete specifications (from the archaeologist to the police officer).
• The second objective is the technical implementation of the ink according to the defined specifications (realization of one or a set of inks)
• The third objective is to explore the different physical properties (new optical, magneto-optical and thermo-optical…) of the inks produced and the possibility to easily link such an ink with a protected database.
• The fourth objective is to test in the field (archaeological site, museum, borders...) the ink produced. The archaeological sites of Kition and Amathous will provide the testing contexts and objects.

Grâce aux progrès importants réalisés par les nanotechnologies, il existe aujourd’hui une grande variété de pigments (organiques ou inorganiques) aux propriétés physiques diverses, qui devraient permettre la fabrication de nouvelles encres répondant à un cahier des charges ambitieux en matière de protection du patrimoine – à utiliser directement sur les sites archéologiques, mais visant aussi la simplification du travail des services de l’ordre dans la localisation et la détection des objets volés.
Le projet NOSE est fortement transdisciplinaire, et il implique une part importante de dialogue afin que les différentes disciplines (nanotechnologies, archéométrie et archéologie) ainsi que les praticiens (forces de l’ordre et personnels des musées) puissent confronter leurs besoins et converger rapidement vers une approche technique permettant de protéger les archéologues, leurs découvertes et d’empêcher le trafic d’objets archéologiques.

Le projet NOSE tente de contribuer à la sécurité globale des biens et des personnes. Dans un cadre qui peut sembler limité à la protection des artefacts de fouilles, il s’agit de développer de nouvelles solutions technologiques de marquage à haut potentiel, qui peuvent être facilement reliées à des bases de données informatiques. Une telle approche technologique permet de lutter contre le crime organisé et le terrorisme en limitant l’un de leurs moyens de financement. Dans ce contexte, il s’agit de faire travailler directement les différents acteurs, à savoir les archéologues et les forces de l’ordre, autour d’une solution technique réalisée par des experts en nanomatériaux. Une politique de marquage plus efficace et plus facile à déployer sur le terrain (soit directement lors des fouilles, soit dans les musées) devrait permettre de limiter le trafic.

Les membres du projet se préparent à découvrir les salles blanches de l’Université de Technologie de Troyes lors de la réunion de lancement, le 30 novembre 2021 (© J. Plain).