Séminaire de l'axe C - Espaces, villes et sociétés
- Vendredi 24 février 2023 - 15h à 18h - Salle Reinach - 4e étage - MOM - entrée par le 86 rue Pasteur - Lyon 7e
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Jérôme France, professeur émérite d'histoire ancienne, Université Bordeaux Montaigne
Répondant : Patrice Faure, professeur d'histoire romaine, Université Lyon3
En 21 ap. J.-C., soixante-dix ans après la fin de la Guerre des Gaules, sept ans après la mort d’Auguste et l’avènement de Tibère, deux grands notables gaulois, C. Iulius Florus et C. Iulius Sacrovir, prirent la tête d’une révolte contre Rome qui finit rapidement et brutalement écrasée. Malgré sa brièveté et son caractère mineur, cet épisode est resté célèbre. Cela est dû en grande partie au récit long et détaillé de Tacite (Ann. 3, 40-47) qui constitue notre seule source, à part une allusion de Velleius Paterculus, mais aussi au caractère énigmatique de cette révolte, dans ses causes comme dans son déroulement, qui ont donné lieu à des analyses contradictoires (chez Tacite lui-même) et à des débats nourris. C’est pourquoi la bibliographie moderne qui lui a été consacrée est assez considérable. Beaucoup de questions se posent : pourquoi ces aristocrates gaulois, en apparence si bien intégrés à l’Empire, se révoltent-ils contre Rome ? Pourquoi certains d’entre eux, dont Sacrovir lui-même, participent-ils au début à la répression du soulèvement, pour se découvrir plus tard ? Pourquoi, enfin, Tacite évoque-t-il un mouvement assez large, comme si toutes les cités des Trois Gaules étaient soulevées, alors que dans le même temps, l’empereur ne semble pas prendre les choses au sérieux ?