La nature et son espace littéraire dans l'épigramme gréco-latine tardive
Textes réunis et préparés par Florence Garambois et Daniel Vallat.
Collection Antiquité. Mémoires du Centre Jean Palerne. ISBN 978-2-86272-639-7. 35 €
Le renouveau du genre épigrammatique dans la littérature gréco-latine aux IVe-VIe siècles de notre ère s’effectue dans un monde qui connaît et affronte, à tous les niveaux, y compris ceux de l’éducation et de la culture, des mutations profondes, qui précipiteront la fin de l’Antiquité et l’avènement du Haut Moyen Âge. Dans cette dernière période antique, l’épigramme reste un genre littéraire fondamentalement urbain et sophistiqué, malgré les prémisses du déclin de la civilisation urbaine : le but de cet ouvrage est justement d’analyser comment l’épigramme représente un thème qu’on pourrait considérer comme son « négatif » : la nature. Entre héritage d’une tradition millénaire, réappropriation littéraire et innovations dans de nouvelles conditions historiques, se crée une tension qui, loin de tout épanchement romantique, se résout par une instrumentalisation des éléments naturels par l’épigramme.
Publications
par P. Faure et N. Tran (avec la collaboration de B. Rémy)
CNRS Éditions (XLIVe Supplément à Gallia), Paris, 2013, 226 p.
Depuis la publication par Otto Hirschfeld, en 1888, du tome XII du Corpus Inscriptionum Latinarum et du supplément qu’Émile Espérandieu lui ajouta en 1929, les découvertes épigraphiques se sont multipliées sur le sol de la province romaine de Narbonnaise. Des prospections ont permis de retrouver des inscriptions que l’on croyait perdues du temps d’O. Hirschfeld. De nouvelles lectures ont amélioré certaines leçons du CIL.
Dirigée à l’origine par Jacques Gascou, la collection des Inscriptions latines de Narbonnaise s’est donné pour objectif de publier, cité par cité, toutes les inscriptions latines connues à ce jour (à l’exception des inscriptions chrétiennes et des textes de l’instrumentum), en les accompagnant systématiquement de photographies ou de dessins et en leur adjoignant un substantiel commentaire onomastique et historique.
Ce volume, consacré à la cité de Valence (ILN, tome VIII ), comprend quatre-vingt-cinq inscriptions provenant du territoire de l’ancienne colonie, qui s’étendait sur les deux rives du Rhône et sur une grande partie des actuels départements de la Drôme et de l’Ardèche. Les cinquante-six inscriptions découvertes à Valence illustrent la prééminence du centre urbain, mais l’épigraphie témoigne également du développement de la petite agglomération installée à Soyons, sur la rive droite du fleuve. Le corpus se compose de dédicaces aux divinités, d’hommages aux empereurs ou à de hauts personnages, de bornes milliaires et surtout de nombreuses épitaphes. Il est précédé d’une longue introduction où sont étudiées les limites du territoire et l’histoire de la cité, de la conquête romaine au IIIe siècle.
Le réexamen des sources permet de formuler des hypothèses nouvelles sur le statut originel et sur la date de fondation de la colonie de Valence.
Des discussions approfondies traitent des institutions municipales, de la société, de la présence de Lyonnais sur le territoire valentinois, des cultes, mais également de la provenance des textes, de la typologie des monuments inscrits et de l’historique des recherches épigraphiques.
Des cartes, des tableaux, des indices très détaillés et des tables de concordance complètent ce recueil.
par Patrice Faure (HiSoMA)
Ausonius (Scripta Antiqua 54), Bordeaux, 2013 (2 vol., 1100 p.)
“À la tête de tous les soldats de ce camp, j’ai beaucoup cherché ce que je pourrais transmettre à la postérité, un ex-voto collectif et fait pour le retour de l’armée, qui prenne place entre ceux du passé et de l’avenir.”
Les mots du centurion légionnaire Quintus Avidius Quintianus, gravés il y a mille huit cents ans dans la pierre du fort libyen de Gholaia, résonnent encore de nos jours pour faire écho aux centaines de textes, d’images et de vestiges qui permettent de redonner chair aux soucis quotidiens et aux parcours de vie de ses camarades, entrés au service de la dynastie des Sévères entre 193 et 235 p.C. Ces témoignages sont aux sources d’une enquête soucieuse d’explorer les dimensions militaire et politique du centurionat, mais aussi de prolonger les approches traditionnelles de l’historiographie de l’armée romaine par une démarche d’histoire sociale et culturelle ouverte aux questionnements anthropologiques. La recherche met tour à tour en lumière la polyvalence du métier, la diversité des trajectoires et des comportements, la richesse des pratiques et l’ambivalence des représentations associées aux centurions légionnaires sévériens, à l’aube des difficultés du IIIe siècle. Autant de facettes qui invitent à s’interroger sur les réalités et les limites de l’identité d’un groupe militaire qui fut aussi fier de servir l’aigle, enseigne de la légion, que de porter le cep de vigne, insigne de son rang.
Actes du colloque international, Lyon, 19-20 janvier 2012.
Édités par Chr. Cusset, É. Prioux et H. Richer.
Études du Centre Jean Bérard, 9.
2013, 340 p., ill. - ISBN 978-2-918887-16-4 -
Prix : € 30,00
Ce volume constitue les actes d’un colloque organisé à l’ENS de Lyon (19-20 janvier 2012) pour mettre à l’honneur ce poète oublié, dans des échanges pluridisciplinaires autour de cette oeuvre très peu lue en dehors d’un cercle restreint de spécialistes. En réunissant les contributions de philologues, historiens de l’art et historiens des idées, ce volume s’efforce d’enrichir le commentaire des fragments et tente de comprendre les usages que ce poète a faits de la matière mythologique dans une perspective politique ou pour rendre compte du monde dans lequel il évoluait.
La première partie de l’ouvrage propose deux parcours géographiques pour donner une idée du traitement du mythe par Euphorion, allant d’abord au sein de la Grèce traditionnelle d’Eubée en Béotie et de l’Attique en Corinthie, puis parcourant l’Asie mineure et le Proche-Orient où Euphorion a fait lui-même une partie de sa carrière. La seconde partie plus littéraire essaie de mettre en lumière certains aspects propres de la poétique d’Euphorion au sein d’un ensemble de poètes qui recherchent l’obscurité, l’étrange ou la rareté et dans l’art spécifique de la malédiction.
Présentation (.pdf)
par P.T. Nicholson (avec des contributions de Marie-Dominique Nenna, HiSoMA)
Excavation Memoir 105, Londres, EES, 2013. ISBN 978-085698210-1.
Prix : 70 £
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Édité par Christine Mauduit, Collection CEROR n° 43. Lyon, 2013
En raison de son organisation thématique, l’Onomasticon de Pollux a le plus souvent été lu, depuis l’Antiquité, comme une source de connaissances sur les realia de la Grèce. Dans l’esprit de son auteur, cependant, l’ouvrage est conçu non comme une encyclopédie, destinée à expliquer le monde, mais comme un recueil de mots, visant à faciliter la composition de discours sur toutes sortes de sujets. Il se propose de contribuer à l’éloquence et à la qualité du langage du futur empereur Commode, auquel il est dédié. S’inscrivant dans le contexte des discussions contemporaines sur le bon usage de la langue grecque, il comprend une dimension prescriptive, orientée vers la clarté, la variété, la correction et la beauté du discours. C’est à mieux comprendre cette dimension proprement lexicale de l’Onomasticon que sont consacrées les études rassemblées dans ce volume. Issues, pour l’essentiel, d’une journée d’étude organisée à l’Université de Lyon 3 le 21 octobre 2011, en marge d’un travail collectif sur le livre IV de l’Onomasticon, elles réunissent des spécialistes de la lexicographie, de la rhétorique et de la vie culturelle grecque à l’époque impériale, qui apportent des éclairages croisés sur le travail de Pollux lexicographe, offrant, par là même, une meilleure compréhension du contexte de composition, de la nature et des enjeux de l’Onomasticon.
Ont contribué à ce volume :
Pierre Chiron, Stephanos Matthaios, Paola Radici Colace, Renzo Tosi, Stefano Valente, Giuseppe Zecchini.
Daniel Frascone
TMO 63 - 368 pages
ISBN 978-2-35668-038-9, 45€
Les fouilles françaises effectuées a Zeugma entre 1996 et 2000, sous la direction de Catherine Abadie-Reynal, ont fourni un lot de plus de 850 monnaies dans les niveaux stratigraphiques de la dizaine de sites fouilles.
Cet ouvrage propose un catalogue de ces monnaies dont la chronologie s’étend de la période hellénistique à la période byzantine, avec une majorité de numéraire frappe sous l’Empire romain, notamment entre le IIIe et le Ve siècle.
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IN EXTENSO
Sylviane ESTIOT, Vincent DROST, Rodolphe NICOT
Le double trésor de Magny-Cours (Nièvre), terminus 303 de n. è.
Trésors Monétaires 25 (TM 25 - TM XXV) (Paris, 2013), p. 47-175, pl. 13-27.

Les fouilles d’une villa gallo-romaine à Magny-Cours ont livré deux trésors monétaires. Si tous deux s’achèvent autour de l’année 303, leur composition diverge sensiblement. Outre un aurelianus de nature intrusive, le premier dépôt est constitué de 496 nummi au 1/32e de livre, espèce en bronze argenté issue de la réforme de Dioclétien en 294.
Cet ensemble présente un profil particulièrement précoce puisqu’il est formé à plus de 80% de monnaies frappées entre 294 et 297.
Le trésor 2, sensiblement plus important (832 monnaies), est un trésor mixte comptant deux espèces différentes, des aureliani mêlés de quelques antoniniens (466 ex.) et des nummi lourds au 1/32e de livre (366 ex.). Les trésors ont fait l’objet d’un démontage stratigraphique qui apporte un éclairage intéressant sur leur mode de constitution.
Ce double dépôt appartient à la catégorie assez rare des trésors enfouis sous la 1re Tétrarchie : l’occasion est donnée de réexaminer, à la lueur de ce document de 1 329 exemplaires, des questions telles que celle du fonctionnement de l’atelier de Lyon de sa réouverture à la réforme de Dioclétien, et celle des premières émissions de nummi, à Londres, dans l’« atelier continental » indéterminé, à Lyon et à Trèves.
On trouvera ici l’illustration photographique complète du trésor de Magny-Cours 2 (Nièvre) :
- Les monnaies de Magny-Cours 2. Première partie : Antoniniens et aureliani (.pdf)
- Les monnaies de Magny-Cours 2. Deuxième partie : Nummi (.pdf)
Regards croisés sur le livre II de l'Enquête d'Hérodote.
éd. par Laurent Coulon, Pascale Giovannelli-Jouanna et Flore Kimmel-Clauzet
CMO 51, série littéraire et philosophique n° 18 - 200 pages
ISBN 978-2-35668-037-2, 27€ - Maintenant en ligne gratuitement sur Persée !
Le livre II de l’Enquête d'Hérodote, qui dépeint le territoire et la civilisation des Égyptiens, a connu une fortune exceptionnelle, devenant pour les Grecs de l’Antiquité d’abord, pour les égyptologues de l’époque moderne ensuite, le fondement de toute approche de l’Égypte pharaonique.
Ce volume, qui constitue les actes de la journée d’étude organisée à Lyon le 10 mai 2010, vise à mieux cerner les spécificités du livre II en faisant intervenir des chercheurs de différentes disciplines : philologues hellénistes, égyptologues, archéologues spécialistes de l’Égypte, historiens de l’Antiquité. La confrontation des points de vue de spécialistes issus d’horizons variés permet d’aborder le texte d’Hérodote en considérant d’une part la dimension littéraire de l’oeuvre en tant que telle et d’autre part la dimension documentaire de son objet, l’Égypte pharaonique. Le rapprochement du texte hérodotéen et des sources égyptiennes permet ainsi de mieux appréhender les modalités de narration et de description de l’auteur, ainsi que les choix opérés par lui dans la matière dont il dispose. Le volume accorde une large place à l’étude de la phraséologie hérodotéenne, qui trahit l’utilisation de sources égyptiennes, tout en laissant voir un remodelage du contenu et de la formulation ancré dans les spécificités de la langue et de la culture grecques.
Les contributions s’organisent autour de deux axes : d'une part, les spécificités de composition et de mise en forme du livre II et, d'autre part, les sources possibles de l’historien dans la documentation égyptienne.
Actes du cinquième congrès de Lyon (23-25 septembre 2010) rassemblés et édités par Catherine Wolff, Collection du CEROR 42, Lyon, 2012, 712 p.
Ce volume comprend 30 articles, reflets des communications données lors du cinquième congrès sur l’armée romaine qui s’est tenu à Lyon en septembre 2010 et qui a été l’occasion d’aborder différents aspects du « métier de soldats » dans le monde romain du Haut-Empire et le Bas-Empire. C’est la question des sources, surtout épigraphiques et archéologiques, qui a d’abord été abordée. Vient ensuite l’étude du recrutement des soldats : les spécificités du recrutement des auxiliaires, le cas de l’Égypte, les recrutements extraordinaires, le statut des légionnaires. Puis c’est la vie du soldat qui a été analysée : qu’attendait-on du soldat, quelles étaient ses tâches, comment était-il entraîné ? Sont enfin examinés les cas de certains officiers et de soldats spécialisés : quelles sont les caractéristiques d’un bon général, que font les canaliculalii, qui sont les petitores ? Sans oublier le préfet de Berenike, les interprètes, les exploratores, les duplicarii et les sesquiplicarii.