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2021-2025/a4-ambrosius

[Projet scientifique Axe A | Savoirs, normes et doctrines | Étude et réception des sources bibliques, patristiques et médiévales]

@mbrosius

Porteur scientifique
Aline Canellis, PR UJM Saint-Étienne

Résumé du projet
Ambroise, évêque de Milan (374-397), protecteur de la ville de Milan, a été le sujet de nombreuses vies antiques et médiévales … Sur la réalité historique se sont greffées diverses légendes reconnaissables non seulement dans l’iconographie antique ou plus récente[1], mais surtout dans la littérature et l’histoire locales[2], dont témoigne notamment le Gonfalone di Milano de 1565-1566. On évoquera par exemple l’importance et le rôle de Charles Borromée dans le développement et le rayonnement de l’influence ambrosienne, ainsi que la permanence à Milan d’une liturgie assez différente (rite ambrosien) de celle de l’Église romaine.

Dans ce cadre-là, une œuvre latine jusqu’alors restée dans l’ombre, le De bello arriano (La Guerre contre les Ariens) de Giovanni Marco Fagnani, représente un relais crucial.Cette œuvre n’est connue que dans son édition unique, semble-t-il, de 1604 à Milan, numérisée depuis peu. Mises à part les réflexions initiées par Aline Canellis à l’École de Néolatin (ENS-Lyon, 2017), poursuivies dans le cadre du GIS Humanités (Congrès des 17-19 décembre 2018, « Humanités, Sources et Langues de la Méditerranée », Lyon[3]) puis du GIS Religions (Congrès des 8-10 octobre 2019, Lyon[4]), il semble qu’il n’existe pas de travail sur cette longue épopée (de plus de 2500 vers) : pas d’édition critique (ou diplomatique) récente, pas de traduction en langue moderne, pas plus que d’étude d’ensemble ou précise. Cette œuvre composée de six livres en hexamètres dactyliques synthétise les différents courants « historico-légendaires » sur Ambroise, sauveur de Milan, qui a bouté les Ariens hors de sa ville pour les arrêter définitivement à Varese, où a été construite une église en souvenir de cette victoire de l’orthodoxie sur l’hérésie.

De ce point de vue, le De bello arriano mérite plus qu’une édition numérisée : une édition électronique, qui permettra éventuellement d’aboutir à un livre enrichi (avec des photos des lieux traversés par Ambroise et son armée, dans et hors de la ville de Milan). À plus ou moins brève échéance, ce projet de longue haleine pourrait devenir international. Des études diverses pourront être menées via des journées d’études, des colloques … sur les sources, le genre littéraire, l’idéologie, le lien avec l’iconographie du moment, le rôle (plus ou moins masqué) des grandes familles milanaises de l’époque, l’importance et le rôle des Borromée, l’histoire et l’archéologie de la Milan du XVIe siècle … 

Le premier travail sera évidemment de dactylographier puis d’encoder le texte latin, de numéroter les vers et de le mettre à disposition. Cette édition électronique sera nécessairement appelée à évoluer et à être complétée ; elle permettra, avec en regard la première traduction (française puis italienne), le dialogue entre l’histoire et la légende, l’écrit, l’iconographie et la topographie.

NB : Ce projet démarrera sans doute en 2024

Scipione Delfinone, Camillo da Posterla, su disegno di Giuseppe Arcimboldi e Giuseppe Meda, Il Gonfalone di Milano, tessuto, ricamo e tempera, 1565-1566 © Castello Sforzesco | Piazza Castello

 

[1] Voir par exemple Ambrogio, l’immagine e il volto, Arte del XIV al XVII secolo, Marsilio Editori, 1998.
[2] Voir par exemple Sant Ambroeus – Tra storia e leggenda, Edizioni Meneghine, Circolo Filologico Milanese, Meravigli, 2017.
[3] « La figure d’Ambroise de Milan d’après le De Bello Arriano de Giovanni Marco Gagnani (1604) ».
[4]« Pouvoir et religion dans les discours d'Ambroise de Milan (d'après le De bello arriano de G. M. Fagnani, 1604) ».