Aller au contenu principal

ANR AquaTyr

Ancient Tyre: how to water an island
Projet de Recherche Collaboratif (PRC) financé par l’ANR
Durée : 2022-2025
Responsables : Jean-Baptiste Yon (CNRS, Hisoma, coordinateur), Dominique Pieri (Ifpo / Univ. Paris 1), Gilles Rollier (INRAP), Christine Oberlin (CNRS, ArAr), Jean-Philippe Goiran (CNRS, Archéorient), Edwige Pons-Branchu (Univ. Versailles Saint-Quentin, LSCE) et Hany Kahwagi-Janho (Univ. Kaslik, Liban)

Partenaires institutionnels
Laboratoire HiSoMA ; Institut français du Proche-Orient ; Institut national de recherches archéologiques préventives ; Laboratoire ArAr. Archéologie et Archéométrie, Laboratoire Archéorient ; Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement ; Université Saint-Esprit, Kaslik (Liban).

 
Installations hydrauliques (thermes romano- byzantins, citernes, artisanat) (© Gilles Rollier, Inrap)

Le consortium international du projet AquaTyr étudiera la gestion de l’eau dans la cité antique de Tyr au Liban, île devenue presqu’île, et les stratégies pour subvenir à ses besoins, de l’âge du Fer au Moyen Âge, avant, pendant et après que l’adduction d’eau ait été assurée par un aqueduc romain. Le projet suivra l’évolution des techniques de captage, de gestion et de distribution d’eau. Les recherches pluridisciplinaires (archéologie, architecture, histoire, géomorphologie, analyses physico- chimiques) permettront d’étudier systématiquement les réseaux hydrauliques avec une grande profondeur chronologique, permettant d’embrasser la complexité des usages (eau blanche, grise, noire; puits, citernes, aqueducs, mutation des quartiers), ainsi que les effets de l’élévation du niveau marin sur le contour de l’île, la situation des ports, et donc, l’urbanisme.

Cette approche transversale, associant la terre à la mer, est nouvelle et transposable à d’autres sites portuaires. Par ailleurs, le projet propose un plan de valorisation des résultats et de formation par la recherche fondé sur la collaboration entre les chercheurs libanais et français.

The international consortium AquaTyr will investigate reticulated water management in the antique city of Tyre, in Lebanon, an island that became a peninsula. It will focus on coping strategies for water needs, from the Iron Age to Medieval times, before, during, after a period when water was delivered by a roman aqueduct. It will track the evolution of water intakes, management, and dispensing.

Multidisciplinary investigations involving Archaeology, Architecture, History, Geomorphology and geochemical analyses will allow an in-depth study of the evolution of reticulated water grids over large timespans and spatial scales to capture the full range of usages (‘white’, ‘grey’, and ‘black’ waters; wells, water tanks, aqueducts, and associated city zoning), as well as their dynamic response to sea level rise, alterations to the island shape, and harbor relocation.

This approach, which associates on land and offshore observations, is novel and can be transposed to other coastcal cities. In addition, the project proposes a plan for the valorisation of results and training through research based on collaboration between Lebanese and French researchers.


Dépôts de carbonates sur l’aqueduc romain (© Gilles Rollier, Inrap)

Le projet regroupe un consortium multidisciplinaire pour un projet interdisciplinaire, celui de l’étude de la gestion de l’eau sur le site archéologique de Tyr au Liban, de l’âge du Fer au Moyen Âge.

Il part d’une question en apparence simple, pour laquelle les moyens de répondre sont forcément divers. Tyr, ville de la côte libanaise actuelle, l’antique Phénicie, a pour particularité d’être une île devenue presqu’île suite à l’ensablement de la zone qui la séparait de la côte. Cette évolution eut des conséquences sur l’approvisionnement en eau et les stratégies pour subvenir aux besoins des habitants. Or la consommation de l’eau a laissé des traces archéologiques importantes : puits, citernes, aqueducs donc, mais aussi adductions et évacuations dans les quartiers et les bâtiments, comme les grands bains de l’époque romano-byzantine, des latrines, des installations artisanales avec bassins. L’eau elle-même a laissé sa trace sur les monuments et les constructions (carbonates et autres dépôts). Le but est donc de suivre l’évolution des techniques de captage, de gestion et de distribution d’eau.

Le consortium appuyé sur les équipes et résultats de la mission archéologique franco-libanaise à Tyr est aussi fondé sur une expérience du site et de son archéologie, avec des travaux qui ont concerné l’artisanat, les pratiques thermales antiques et médiévales, les réseaux d’adduction d’eau, l’urbanisme de manière plus générale, mais aussi les ports, l’évolution des niveaux marins et du littoral, et l’analyse des archives sédimentaires des bassins portuaires.

L’alliance de spécialistes de l’Antiquité et du Moyen Âge avec des spécialistes des « sciences dures » – datation (14C, OSL) ; géochimistes travaillant sur des reconstitutions environnementales (hydrologie, pollution liée à l’histoire et à l’archéologie) à partir d’archives naturelles (sédiments ou carbonates) – permet de diversifier les approches.

Le consortium a aussi un fort ancrage local, avec comme partenaires l’Institut français du Proche-Orient et une université libanaise (Université de Kaslik), mais aussi des universitaires et archéologues libanais au sein des partenaires « français », ce qui ne peut que favoriser la valorisation des résultats et la formation par la recherche, en faisant collaborer chercheurs libanais et français, avec la participation d’étudiants libanais, ce qui est d’autant plus important dans la situation actuelle.

Période du projet
-