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Numa et Numitor : questions d’onomastique royale romaine et albaine
Ulpiano Checa, La nymphe Égérie dictant les lois à Numa (1886) - Source : Wikimedia

Séance du séminaire NHOMA. Nommer les hommes dans les mondes anciens 
- mardi 19 mars - 17h à 19h - salle Reinach - 4e étage - MOM - entrée par le 86 rue Pasteur - Lyon 7e Présentation par Vincent Martzloff (Sorbonne Université)
- affiche (.pdf)

Les noms propres de personnes, en principe, ne sont pas signifiants ou du moins ne le sont pas au même titre que les noms communs. Une lecture attentive des sources relatives à la période royale de Rome et des événements immédiatement précédents ou postérieurs invite toutefois à relativiser cette impression d’ensemble. En particulier, plusieurs chercheurs se sont récemment efforcés de reconnaître une motivation sémantique pour les noms portés par les rois Numitor et Numa.

D’un côté, une telle hypothèse ne va pas de soi : en dépit de leur air de famille (Num a, Num itor), aucun point commun entre ces deux rois n’est décelable dans la tradition. D’un autre côté, le nom Numitor pourrait-il recouvrir un nom d’agent en -tor ? Si oui, de quelle base lexicale serait-il dérivé ? Peut-on surmonter les difficultés phonologiques induites par une telle analyse ? Le sémantisme du nom commun sous-jacent ainsi postulé correspond-il à certains aspects de l’activité du personnage Numitor ? Le nom Numitor possédait-il encore une certaine transparence dans l’esprit des latinophones au moment où la tradition s’est constituée ? Le raisonnement est-il aussi applicable à Numa ? Le nom propre Numa, plus court que Numitor et donc offrant moins de prise à l’analyse linguistique, est-il susceptible d’une ou de plusieurs interprétations morphologiques ?