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16/01/2013

Alessandro Garcea, professeur à l'Université de Lyon 2 et membre de l'équipe HiSoMA, présente ses travaux sur les grammairiens latins et le groupe de recherche international qu'il coordonne.

S’ils portent un intérêt considérable tant à la philosophie grecque du langage qu’à la grammaire comme discipline scolaire condensée dans des manuels systématiques, les plus récents manuels d’histoire de la linguistique ne fournissent presque aucune information utile sur les auteurs de la période classique. Dans le volume II de la série Geschichte der Sprachtheorie éditée par le regretté Peter Schmitter, qui porte le titre de Sprachtheorien der abendländischen Antiken (Tübingen, 1991), Daniel J. Taylor, auteur d’un court paragraphe intitulé « Roman Language Science », ne s’occupe que du De lingua Latina, tout en reconnaissant que, « If Varro has eclipsed his contemporaries, that is not to say that they were not either numerous or active » (p. 340). Une sensibilité plus marquée pour cette problématique apparaît dans le tome I de l’Histoire des idées linguistiques, éditée par Sylvain Auroux, dont le titre La naissance des métalangages. En Orient et en Occident (Bruxelles, 1989) situe son objet d’étude dans le cadre non seulement de la représentation abstraite, de nature spéculative, mais aussi des pratiques motivées par la nécessité d’acquérir une compétence spécifique (p. 18). Aussi Françoise Desbordes consacre-t-elle des pages fort intéressantes aux « Idées sur le langage avant la constitution des disciplines spécifiques » et Marc Baratin aborde-t-il avec la plus grande clarté les questions de la « Constitution de la grammaire et de la dialectique » et de « La maturation des analyses grammaticales et dialectiques », pour enfin se pencher sur « Les difficultés de l’analyse syntaxique ». Toujours est-il que les siècles entre la fin de la République et le début de l’Empire ne sont pas étudiés en détail, notamment à cause de l’état fragmentaire des témoignages, comme le reconnaissent à plusieurs reprises les auteurs eux-mêmes de ces chapitres. Et pourtant tous deux mettent en évidence l’intérêt d’un moment historique où il n’y a pas encore de séparation nette entre les domaines scientifiques. Comme le constate Marc Baratin, « La postérité a rejeté cette combinaison de points de vue au nom de la spécificité de chaque discipline » (p. 230) ; et cette rupture, associée à la constitution d’un système monolithique d’enseignement, a joué un rôle déterminant dans la sélection des textes. « Résultat, entre autres – conclut Françoise Desbordes – : disparition d’œuvres inadaptées au cadre scolaire (Varron, par exemple), qui ne subsistent qu’à l’état de citations plus ou moins fidèles » (p. 150).
Sous la direction d’Alessandro Garcea (Université de Lyon 2 – HiSoMA), un groupe de recherche international est en train d’apporter une contribution déterminante à la connaissance encore partielle des débats intellectuels entre la fin du Ier siècle av. J. C. et la fin du IIe siècle apr. J. C., débats dont la richesse, et pas seulement en matière de réflexion sur la langue, a commencé à apparaître grâce à la précieuse synthèse qu’Elisabeth Rawson avait consacrée à l’Intellectual Life in the Late Roman Republic (Londres, 1985). Le projet Fragments of Latin Grammarians (FLG) a été inauguré par l’édition du traité De analogia de César (Oxford, 2012), une œuvre dont on ne saurait sous-estimer le rôle dans l’élaboration d’une conscience métalinguistique romaine, dans le débat sur l’emploi du latin à des fins aussi bien artistiques et littéraires que pragmatiques et, plus largement, dans la proposition d’une politique de la langue. Pour pouvoir replacer les fragments du De analogia dans le contexte de leur création, il a fallu tout d’abord étudier le Brutus de Cicéron, texte qui conserve le plus long extrait du traité césarien, où l’elegantia est reconnue comme la caractéristique principale de l’éloquence du dictateur. Les aspects théoriques de la réforme linguistique prônée par César ont alors pu être identifiés, le dilectus uerborum ayant pour buts principaux le purisme et la clarté. Les questions concernant la nature du De analogia – ars grammatica ou plutôt ouvrage rhétorique – et les critères généraux qui l’informent – l’analogie et l’usage – ont également été abordées. Dans l’analyse des fragments transmis par la tradition grammaticale et portant sur des questions pointues d’orthographe et de morphologie, l’avis de César a été systématiquement comparé avec celui que ses contemporains, notamment Varron, avaient émis, pour essayer reconstituer un modèle général, qui s’est révélé opposé à la pensée de Cicéron. Celui-ci, en effet, dans l’Orator, avait accordé la primauté au souci esthétique de la suauitas, au détriment de l’imposition de normes rationnelles trop contraignantes. Enfin, le De analogia a été mis en rapport avec les préceptes de l’épicurisme en matière d’expression : la place centrale de la σαφήνεια dans les écrits d’Épicure et, à sa suite, de Philodème, peut-être engagé dans une polémique avec Cicéron ; les rapports entre l’éloquence néo-attique, à laquelle César est généralement associé, et la recherche d’un style « naturel » par l’épicurisme ; la correction conventionnelle, explicitement évoquée dans le De analogia (alors que le stoïcisme avait amené Varron sur le terrain glissant des rapports entre l’expression linguistique et l’univers extra-linguistique).
Cette édition a fait l’objet d’une présentation publique lors de la première séance du nouveau cycle de rencontres Parlez-nous de… à la Bibliothèque Diderot, le 27 novembre 2012.


Couverture A. Garcea Caesar's De Analogia

Le travail collectif d’édition se poursuivra avec d’autres textes grammaticaux fragmentaires dans le cadre du colloque international La norme et le pouvoir, qui aura lieu à Lyon les 4-6 avril 2013 et qui verra la participation de : Julia Burghini (Córdoba, Argentine), Maria Silvana Celentano (Chieti), Julie Damaggio (Lyon 2), Alessandro Garcea (Lyon 2), Ramón Gutiérrez González (Bologne), Valeria Lomanto (Turin), Luca Martorelli (Rome – La Sapienza), Marcos Antonio Pérez Alonso (Saragosse), Nicolas Redoutey (Lyon 2), Bruno Rochette (Liège), Maria Chiara Scappaticcio (Naples), Javier Uría (Saragosse), Daniel Vallat (Lyon 2), Marie Viallet (Lyon 2). Une table ronde sera spécifiquement réservée aux rapports entre le pouvoir impérial et les projets de politique linguistique.
    Pour être mis au courant des initiatives et des nouveautés dans notre domaine de recherche, on peut se reporter profitablement au blog Grammaticalia.

Blog Grammaticalia

 

15/01/2013

Séance académique co-organisée par la Faculté de Théologie et l'Institut des Sources Chrétiennes.
Elle comprendra plusieurs interventions.

- Les Pères de l'Église et Lumen Gentium par D. Gianotti, professeur à la Faculté de Théologie de l'Emilia Romagna
- Les Pères et le décret sur la liberté religieuse par D. Gonnet, s.j., Sources Chrétiennes
- Nostra Aetate, l'interreligieux et les Pères de l'Église par F.Fédou, s.j., professeur au Centre Sèvres
- Congar, Vatican II et les Pères de l'Église par F.-M. Humann
- Conclusion par Mgr Claude Dagens de l’Académie Française, Évêque d’Angoulême

- mardi 15 janvier 2013 - de 17h30 à 20h30 - Université Catholique de Lyon - 25 rue du Plat - Lyon 2e
- Programme (.pdf)

23/12/2012

Le 70e anniversaire des Sources Chrétiennes, qui ont contribué à la fondation de la Maison de l’Orient et d’HiSoMA et qui en font naturellement partie, correspond à la parution, à l’automne 1942, du premier numéro de la collection du même nom, La Vie de Moïse par Grégoire de Nysse. Reprenant une idée de Victor Fontoynont, les Pères jésuites Jean Daniélou et Henri de Lubac ont lancé la collection publiée par les Éditions du Cerf – la Compagnie de Jésus s’alliant pour l’occasion aux dominicains – afin de diffuser les textes des auteurs chrétiens des premiers siècles, les « Pères de l’Église ».

premier numéro de la collection Sources Chrétiennes

 Le premier numéro de la collection Sources Chrétiennes

Le P. Claude Mondésert en a ensuite assuré la direction pendant des décennies, durant lesquelles ce qui était au début un modeste secrétariat de collection s’est progressivement développé, grâce à la fondation de l’Association des Amis de Sources Chrétiennes en 1956 et à la création de l’Institut des Sources Chrétiennes en 1967, puis d’une unité CNRS en 1976. L'Institut comprend donc l'équipe CNRS, du personnel de l'AASC et des jésuites, et il est aujourd’hui installé dans les locaux mis à sa disposition par ces derniers. L'Association a été partenaire de la fondation de la MOM en 1975 avec le CNRS, l'Université Lyon 2 et celle de Saint-Étienne. Le lien privilégié avec l’Université Lumière-Lyon 2 ne s’est jamais démenti, grâce, par exemple, à Jean Pouilloux, Jean Rougé ou Guy Sabbah, alors que Louis Holtz, directeur de l’équipe de 1978 à 1988 puis de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, illustre les multiples liens personnels avec ce dernier. Après l’inusable P. Dominique Bertrand, Jean-Noël Guinot est devenu en 1994 le premier directeur laïc – son successeur, Bernard Meunier, l'est également –, reflétant une évolution qui s’est confirmée dans les années 2000, en même temps que la proportion des femmes dans l’équipe grandissait.

La collection Sources Chrétiennes compte aujourd’hui plus de 550 volumes.

La collection Sources Chrétiennes compte aujourd’hui plus de 550 volumes.

Sorte de « collection Budé » de la littérature chrétienne antique, offrant des éditions bilingues d’écrits en grec, en latin et désormais en plusieurs langues orientales comme le syriaque, la collection des Sources Chrétiennes s’est vite imposée comme une référence mondiale dans ce domaine; en tant que telle, elle a été récompensée en 2009 par le Prix Paul VI, qui est comme un prix Nobel catholique pour l’éducation et la culture. Visant dès l’origine à ce qu’on allait appeler l’œcuménisme, elle a notamment joué un rôle dans le renouveau patristique qui, entre autres inspirations, a nourri les réflexions du concile Vatican II (1962-1965). Facilitant un « retour aux sources » du christianisme et à une période où l’Église était relativement indivise, elle a eu pour ambition première de faire lire des textes au langage volontiers symbolique, proches de la Bible, parfois insuffisamment diffusés ; quant à la prédilection marquée pour les Grecs, elle était destinée à compenser la domination d’Augustin et des Latins – sans parler du thomisme – en Occident. La collection a également contribué à valoriser l’Antiquité tardive comme digne héritière de la culture classique et comme fondatrice d’une partie de la culture moderne.

Parmi les réalisations marquantes comptent la publication d’une grande partie des œuvres d’Origène, le grand Alexandrin, ou des Discours de Grégoire de Nazianze ; celle du chef d’œuvre d’Irénée de Lyon, Contre les hérésies ; celle des Huit catéchèses baptismales de Jean Chrysostome (numéro 50) et, plus récemment, des multiples Histoires ecclésiastiques. À quoi il faut ajouter nombreux volumes de Bernard de Clairvaux dans la série médiévale, et, dans une collection à part, les Œuvres de Philon d’Alexandrie en 36 volumes. Certaines des dernières parutions sont promises à un impact même s'il est plus discret que celui des Entretiens avec un musulman de Manuel II Paléologue (numéro 115) cités en 2006 par le pape : L’Unité de l’Église de Cyprien (numéro 500), le Contre Eunome de Grégoire de Nysse – un sommet de la théologie jusque-là sans traduction française –, ou encore, renouvelant les débats sur l’Esprit saint, les Œuvres théologiques de Nicéphore Blemmydès.

Les locaux des Sources Chrétiennes au 22 rue Sala, Lyon 2e.

  Les locaux des Sources Chrétiennes au 22 rue Sala, Lyon 2e.

Responsable de la collection et soucieux de coordonner les efforts des collègues et collaborateurs en France et dans de nombreux autres pays, l’Institut des Sources Chrétiennes, qui possède sa propre bibliothèque, est depuis longtemps aussi un centre de recherches où le P. Louis Doutreleau, par exemple, s’est illustré en tant que papyrologue. Plus récemment, les Sources Chrétiennes sont entrées dans l’ère informatique, avec leur site web alimenté par une base de données originale, et avec Biblindex, index en ligne des références bibliques dans la littérature juive et chrétienne de l’Antiquité.

Les Sources Chrétiennes sont connues également pour leur activité d’enseignement, notamment avec le stage d’ecdotique, et bientôt avec le mastère en sciences patristiques – là aussi le premier en son genre en France – qui devrait voir le jour en 2013-2014 au sein de l’Université catholique de Lyon.

Nées en pleine guerre, avant même la plupart des institutions contemporaines, les Sources Chrétiennes représentent une entreprise patrimoniale de très longue haleine. Alors qu’elles ont déjà traversé 70 années, et ce sans que jamais leur longévité ne soit vraiment assurée, elles ont encore du travail à accomplir pour de nombreuses autres décennies.

Affiche Les père de l'Église et Vatican II

À l’occasion des 70 ans de la collection « Sources Chrétiennes » et des 50 ans de Vatican II, le mardi 15 janvier 2013, de 17 h 30 à 20 h 30, aura lieu à l’Université catholique de Lyon (salle Burret, 25 rue du Plat 69002) une séance académique co-organisée par la Faculté de Théologie et l’Institut des Sources Chrétiennes, intitulée « Les Pères de l’Église et Vatican II ».

Elle comprendra des interventions de:
- D. Gianotti, Professeur à la Faculté de Théologie de l’Emilia Romagna : « Les Pères de l’Église et Lumen Gentium » ;
- D. Gonnet, s.j., Sources Chrétiennes, « Les Pères et le décret sur La liberté religieuse » ;
- M. Fédou, s.j., Professeur au Centre Sèvres, « Nostra Aetate, l’interreligieux et les Pères de l’église » ;
- F.-M. Humann, « Congar, Vatican II et les Pères de l’église » ;
- Mgr Claude Dagens de l’Académie française, Évêque d’Angoulême : « La nouveauté chrétienne dans les sociétés païennes ».

Pour la collection des Sources chrétiennes voir http://sources-chretiennes.editionsducerf.fr

 

14/12/2012

5e séance :
Vendredi 14 décembre
2012 - Salle Reinach - MOM - 4e étage - 7 rue Raulin - Lyon 7e

- De 9h30 à 11h30 : Nécropoles celtes et galates
Par Franck Perrin

- De 11h30 à 12h30 et de 14h à 17h : Nécropoles et marqueurs funéraires dans l'aire sud-adriatique et en Grande Grèce (VIIe-IIIs. av. J.-C.)
Par Jean-Luc Lamboley et Fabien Bièvre-Perrin

-
Contact : Marie-Dominique Nenna

07/12/2012

Un séminaire intégré à la maquette de la faculté GHHAT est proposé aux étudiants de M1 et M2 par les enseignants-chercheurs et les chercheurs du laboratoire HiSoMA participant à l'Axe C "Sanctuaires / Archéologie funéraire" du quinquennal 2011-2015.

Le séminaire de l'année 2012-2013 est consacré à l'archéologie funéraire.

Prochaines séances :
Vendredi 7 décembre 2012 - salle Reinach - MOM - 7 rue Raulin - Lyon 7e

- De 9h30 à 12h30 : Marqueurs funéraires de Chypre (VIIe-IVe s. av. J.-C.) 
Par Sabine Fourrier et Anna Cannavò, membres du laboratoire HiSoMA

- De 14h à 17h : Nécropoles et monuments funéraires du Proche-Orient hellénistique, romain et protobyzantin
Par Julien Aliquot et Jean-Baptiste Yon, membres du laboratoire HiSoMA

24/11/2012

A l'occasion de la sortie de son ouvrage "Inscriptions grecques et latines de la Syrie. Tome 17", Jean-Baptiste Yon nous présente ses travaux sur le site de Palmyre.

Le centre de la ville antique de Palmyre à l'Agora et le Théâtre © photo Jean-Baptiste Yon

La cité de Palmyre (aujourd’hui Tadmor dans la steppe syrienne) est bien connue pour ses vestiges d’époque romaine et pour la richesse de son architecture, témoins de plusieurs siècles de prospérité. Elle a livré aussi quantité d’inscriptions, de l’époque romaine (ier-iiie siècle apr. J.-C.), et plus rarement de la période protobyzantine (ive-viiie siècle apr. J.-C.), qui permettent de mettre des noms sur les visages des bustes funéraires et d’attribuer les monuments de la ville à des bienfaiteurs.

 
L'arc monumental © Jean-Baptiste Yon

Elles concernent également la vie municipale, le rôle des notables, celui de l’armée romaine, sans oublier le commerce caravanier. Une part importante du corpus est constituée d’inscriptions funéraires, des textes de fondation et de concession des tombeaux collectifs aux épitaphes les plus simples. 

Cet ensemble permet de reconstituer de manière assez détaillée la société de la ville dans l’Antiquité, ses relations internationales et le poids de la présence romaine.
Ce premier fascicule du volume XVII desInscriptions grecques et latines de la Syrie (IGLS) réunit pour la première fois toutes les inscriptions grecques et latines de la ville. Il regroupe 563 inscriptions grecques, latines, ainsi que bilingues (grecques-araméennes ou latines-araméennes) et trilingues (grecques-latines-araméennes), qui proviennent de la ville même de Palmyre et de ses environs immédiats, en particulier de ses nécropoles.


Inscription bilingue de la reine Zénobie © Jean-Baptiste Yon

 Le classement des inscriptions dans le volume est d’abord topographique : chaque chapitre regroupe les inscriptions d’une quartier ou d’un grand monument de la ville (en partant du sanctuaire de Bel). Les grands ensembles (sanctuaire de Bel, de Baalshamin, de Nabû, agora, grande colonnade, …) ont ainsi été privilégiés, et on a regroupé dans d’autres chapitres des inscriptions plutôt dispersées (nord de la ville antique, sud et est de la ville antique). Le classement est thématique à l’intérieur de chaque chapitre (inscriptions honorifiques : empereurs et rois, gouverneurs et administrations impériales, militaires, prêtres, textes civiques, des tribus, caravaniers, privés, en rapport avec des constructions ; textes religieux païens et chrétiens ; fragments). Les textes funéraires sont rassemblés dans la seconde partie du recueil, rangés par nécropoles, en tentant de rassembler autant qu’on le pouvait les textes appartenant à un même ensemble (une même tombe ou la garnison romaine).


Chapiteaux du sanctuaire de Nabu © Jean-Baptiste Yon

Une des particularités de Palmyre est le fait que les inscriptions sont très majoritairement en araméen : ainsi, on compte plus de 2200 inscriptions araméennes (2800 si l’on compte les tessères), plus de c
inq cents textes grecs, et une cinquantaine de textes latins. Les bilingues (et trilingues dans une moindre mesure) forment une grosse part des cinq cents textes grecs. Cette répartition fait que les grands corpus d’épigraphie « classique » ont parfois négligé les inscriptions grecques et latines du site. Les inscriptions araméennes trouvaient au contraire toute leur place dans les différentes collections d’inscriptions sémitiques, au premier chef le Corpus Inscriptionum Semiticarum publié entre 1926 et 1947 par Jean-Baptiste Chabot, mais aussi plus récemment dans le recueil Palmyrene Aramaic Texts de D.R. Hillers et E. Cussini (Baltimore 1996). L’existence de plusieurs volumes consacrés à l’épigraphie sémitique ainsi que le grand nombre de textes araméens rendaient illusoire l’ambition de rassembler en un seul volume l’ensemble des inscriptions de Palmyre. Toutefois, pour ne pas scinder inutilement la documentation, les versions dans les différentes langues des bilingues et trilingues sont bien entendu traitées de manière égale et complète dans ce corpus du grec et du latin.

 
Bustes funéraires d'un couple au musée de Palmyre © Jean-Baptiste Yon

Cet ouvrage est le résultat de plusieurs années de recherches de terrain, grâce à l’Institut Fernand-Courby,
puis au laboratoire HiSoMA, ainsi qu’à l’IFAPO (devenu Ifpo) en Syrie. Une première étude thématique sur les grandes familles et la société de la ville à l’époque romaine (Les Notables de Palmyre, Beyrouth, 2002) avait permis de rassembler la documentation publiée et d’en étudier plusieurs aspects, tandis qu’un guide présentait le site sous l’angle particulier de l’épigraphie (en collaboration avec Kh. As’ad et T. Fournet, Inscriptions de Palmyre. Promenades épigraphiques dans la ville antique de Palmyre, Guides archéologiques de l’IFAPO n° 3, Beyrouth, 2001), en mettant l’accent sur le rapport entre monuments et inscriptions.
Plusieurs missions sur le terrain depuis 1996 ont permis d’étudier les pierres principalement sur le site archéologique et au musée de Palmyre, lieux où un grand nombre de textes épigraphiques sont encore visibles. Ils ont été copiés, photographiés et parfois estampés. Les textes connus par des publications anciennes, mais non retrouvés (environ 30 %, du total) ont été tous vérifiés autant que possible d’après les copies et les illustrations des nos prédécesseurs. Un commentaire historique, mais aussi philologique, permet de replacer chaque texte dans son contexte et de mieux comprendre le fonctionnement de la cité, les relations entre les grands personnages, la place de l’armée romaine, le commerce caravanier.

Un second fascicule (à paraître) comprendra le célèbre Tarif de Palmyre et les inscriptions de la Palmyrène, c’est-à-dire la région qui entoure la ville. Les prospections avaient débuté dans cette zone dès 2009, on espère les poursuivre dès que la situation le permettra.

26/10/2012

Programme commun de la MOM
Aldo BORLENGHI (Archéométrie et Archéologie), Clément CHILLET (HiSoMA), Virginie HOLLARD (HiSoMA), Jean-Charles MORETTI (IRAA), Liliane RABATEL (IRAA).

Ce programme de recherche, mené sur 2 ans et prenant appui sur les dernières avancées dans les domaines historiques et archéologiques, se fixe comme objectif de proposer une réflexion transversale sur les pratiques et les finalités du vote en Grèce, dans le monde romain et en Gaule. Les cinq chercheurs organisant le séminaire font porter une partie de leurs recherches actuelles sur des thèmes liés à la question du vote dans ces trois régions du monde antique. Pour l’année 2012-2013, ce programme fera alterner des séances de séminaires et deux journées d’étude. Séminaires et journées d’étude sont ouverts aux étudiants de niveau master et doctorat.

- Programme (.pdf)

26/10/2012

Coordonné par Pascale BRILLET, Christophe CUSSET, Nadine LE MEUR
Les séances auront lieu, sauf indication contraire par voie d'affichage, dans la salle J. Reinach, 4e étage- MOM 7 rue Raulin - Lyon 7e
- Programme (.pdf)

26/10/2012

Contact : Chr. NICOLAS et Br. BUREAU

- le vendredi 14-17h (1er semestre, une séance par mois) - Université de Lyon 3

Le séminaire se divise en deux parties, alternées :
1- La première série de séances est consacrée à l’annotation ecdotique et explicative d’une partie du corpus (Andrienne actes 2 à 5), en vue de la seconde édition en ligne (version définitive) de cette pièce et à des travaux d’indexation sur l’ensemble du corpus (réflexion sur la notion de thesaurus, les modes d’indexation et mise en pratique).
2- La seconde partie (une séance sur deux) consiste en une initiation complète aux modes de l’édition numérique (construction et structuration des corpus, balisage, TEI, etc.) à partir d’une réflexion sur les questions que pose ce mode d’édition et les réponses scientifiques qu’il permet. S’agissant d’une initiation, aucune connaissance préalable n’est requise.