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Épigraphie grecque et latine | 2025-2026

Projet scientifique Axe D | Édition de sources et de corpus textuels | Épigraphie

Séminaire de recherche du laboratoire organisé par Julien Aliquot (CNRS) et Patrice Faure (Lyon 3)  

Un mardi par mois de 17h à 19h, MOM, salle Reinach

L’épigraphie consiste en l’étude des textes inscrits sur des supports imputrescibles (pierre, métal, céramique, etc.). Au croisement de l’histoire, de l’archéologie, de la philologie et de la linguistique, elle est indispensable à notre connaissance des mondes anciens. La forte implication d’Hisoma dans ce domaine remonte à la volonté de Jean Pouilloux, fondateur de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, de créer à Lyon un pôle de recherches majeur dans le champ des études épigraphiques. Aujourd’hui, l’engagement du laboratoire est autant le fruit de travaux sur les archives des différents projets que d’opérations de terrain conduites de l’Europe au Proche-Orient, en passant par le Maghreb, la Grèce et l’Égypte.

Interdisciplinaire, le séminaire d’épigraphie grecque et latine est conçu comme le point de rencontre de ces activités. Il se poursuit de manière régulière depuis sa renaissance en 2014, à raison d’une séance de deux heures par mois, soit 20 heures en tout pour les dix séances programmées de septembre à juin. Des invités extérieurs français et étrangers y contribuent à part égale avec les chercheurs et les doctorants du laboratoire Hisoma. Inscrit au programme du master Mondes anciens (depuis 2017) et de l’École doctorale Sciences sociales de l’Université de Lyon (depuis 2022), il constitue non seulement un espace de discussion et de débat autour de l’édition de documents connus ou inédits, mais aussi l’un des lieux d’expérimentation et de réflexion sur l’évolution en cours des pratiques éditoriales dans le domaine des humanités numériques.

• 23 septembre 2025
À la recherche de l’Aianitide : une étude de géographie historique sur un papyrus grec de l’Arabie romaine
Julien Aliquot (CNRS, Laboratoire Hisoma)

Le papyrus grec d’époque romaine connu sous le nom de P. Bostra 1 contient la pétition qu’une Aurélia Thopheisè a adressée en 260 apr. J.-C. à Basiliskos, soldat affecté à une station de l’Aianitide, district du territoire civique de Bostra, la capitale de la province d’Arabie. Plus d’un quart de siècle après sa première édition, ce document continue de poser un problème de géographie historique dont la solution paraît aujourd’hui se trouver dans la confrontation de sources variées qui n’ont pas toutes été prises en compte. Il s’agira ici de tirer non seulement parti des fragments de l’historien Ouranios et de l’épigraphie de la Syrie et de la Jordanie actuelles, mais aussi des géographes et des chroniqueurs arabes du Moyen Âge, pour cerner les contours d’une ancienne région du royaume nabatéen qui semble avoir gardé une certaine consistance jusqu’au temps des Croisades.

• 7 octobre 2025
Nouvelles considérations sur les inscriptions métriques grecques de Séleucie de l’Eulaios (Suse)
Davide Massimo (Ghent University)

La séance sera consacrée à une relecture du dossier des épigrammes grecques de Séleucie sur l’Eulaios (Suse), entreprise dans le cadre d’un projet sur les inscriptions métriques de l’Orient grec. Il s’agit de cinq inscriptions (quatre sur pierre et une sur une tablette d’argile), toutes datables entre le iiie siècle av. J.-C. et le ier siècle apr. J.-C. On proposera des observations textuelles issues d’un nouvel examen des pierres, des photographies et des estampages disponibles, ainsi qu’une analyse globale de ces documents qui éclairent la question de l’identité grecque et de la culture locale de la cité de Suse aux époques hellénistique et parthe.

• 4 novembre 2025
Une histoire de fontaine, de notables et de chevaux : nouvelles inscriptions de Vienne (Gaule Narbonnaise)
Patrice Faure (Lyon 3, Laboratoire Hisoma), Elio Polo (Archeodunum, ArAr)

Après la présentation d’un premier dossier épigraphique inédit lors de la séance de janvier 2025, le séminaire propose l’étude d’un second dossier d’inscriptions découvertes lors des fouilles conduites au printemps 2024 dans le secteur du Jardin de Cybèle à Vienne. La recherche porte sur trois nouveaux textes honorant des notables viennois du ier siècle apr. J.-C., membres d’une famille locale de Iulii. Leur analyse, combinée à celle des blocs lapidaires retrouvés lors de la fouille, permet de faire des hypothèses sur la forme des hommages qui leur ont été rendus, sur l’identité de ces personnages et sur leur place dans les sociétés municipale et impériale de l’époque julio-claudienne.

• 9 décembre 2025
Une inscription honorifique pour une évergète juive à Argos
Clarisse Prêtre (CNRS, Anhima)

En 1981, lors d’une fouille d’urgence à Argos, le Service des Antiquités d’Argolide mit au jour une stèle de marbre portant une inscription grecque de quatorze lignes dans une tabula ansata. Les difficultés de l’interprétation du texte laissèrent cependant ce document inédit jusqu’à ce que le Service des Antiquités nous en confie la publication. Après une première étude strictement consacrée au « paysage épigraphique » du monument, il s’agit de s’attacher au contenu de l’inscription. L’onomastique, la polysémie des termes utilisés et son style hybride mêlant prose, distiques élégiaques et hexamètres dactyliques, insèrent ce texte dans une sphère socio-religieuse bien particulière. L’inscription a été gravée en l’honneur d’une évergète, Aurelia Diokleia, membre d’une famille d’archisynagogues. On verra également qu’au-delà de l’intention honorifique du texte, l’édifice financé par les soins de la bienfaitrice modifie notre compréhension de l’urbanisme argien tel qu’on l’a imaginé pour le ive siècle apr. J.-C.

• 13 janvier 2026
Inscriptions de Gaza
Catherine Saliou (Paris 8/EPHE, PSL)

• 3 février 2026
Le décret camiréen pour Panaitios (Tit. Camirenses 106) : une réinterprétation
Alcorac Alonso Déniz (CNRS, Laboratoire Hisoma)

Le Rhodien Panaitios, fils de Simos, a été honoré vers 275 av. J.-C. par Camiros, l’une des trois tribus qui constituaient la cité de Rhodes après le synœcisme de 408/7 av. J.-C. Inscrit sur une stèle dont la partie supérieure a disparu, le décret qui lui octroyait l’éloge et la couronne a été publié en 1952 par M. Segre (qui avait travaillé à la préparation du corpus des inscriptions camiréennes avant son assassinat en 1944) et par G. Pugliese Carratelli (Tit. Camirenses 106). Comme seules les vingt-et-une dernières lignes du document ont été préservées, on ignore les raisons pour lesquelles Panaitios a reçu ces honneurs, qui, selon le décret, devaient être publiquement proclamés par deux magistrats différents à deux occasions : les Dionysia rhodiennes et les Panathénaia camiréennes. Du dème camiréen de Kymisala, Panaitios appartenait vraisemblablement à l’élite de la cité de Rhodes, les Delphiens lui ayant également accordé la proxénie (F. Delphes III 379). La séance sera consacrée à présenter une interprétation alternative du texte conservé, fondée sur une analyse des éléments internes de l’inscription. On montrera en particulier que le décret s’insère dans une série de documents qui mettent en évidence une procédure constitutionnelle complexe, caractéristique d’une organisation politique à plusieurs niveaux, et qui révèlent les rapports hiérarchiques entre les institutions de Rhodes et de ses trois tribus.

• 10 mars 2026
Tyriose dans sa grotte : sur la piste d’une déesse de Pisidie
Florian Réveilhac (CNRS, Laboratoire Hisoma)

Des grottes-sanctuaires de la région de Kremna, en Pisidie Centrale, ont livré des dédicaces grecques rupestres datant des iie et iiie siècles apr. J.-C. et adressées à une divinité locale nommée Τυριωση. Ces documents rappellent les inscriptions votives d’autres grottes de Pisidie qui concernent des déesses mères comme Meter Oreia à Karain. Mais Tyriose reste une figure énigmatique : ses fonctions et les modalités de son culte nous échappent presque totalement. Le séminaire donnera donc l’occasion de confronter une analyse linguistique du théonyme à des données iconographiques régionales, afin d’apporter un éclairage sur cette divinité qui pourrait bien être l’avatar d’une déesse anatolienne du monde sauvage. On s’interrogera ainsi sur le destin et la réinterprétation d’une divinité locale à l’époque romaine.

• 31 mars 2026
Les mobilités des enseignants dans le monde grec : révision de deux épigrammes funéraires du Pont-Euxin
Madalina Dana (Lyon 3, Laboratoire Hisoma)

La séance sera consacrée à la révision de deux épigrammes funéraires du Pont-Euxin gravées pour des enseignants à époque romaine impériale, l’une de Panticapée, la capitale du royaume du Bosphore, l’autre de Byzance, cité plus connue située à l’entrée du Pont. Il s’agit de revenir notamment sur les lectures et les interprétations des tournures poétiques que présentent ces deux inscriptions à la lumière des parallèles et des lieux communs que l’on retrouve dans le monde grec. De ces nouvelles interprétations sortent non seulement des histoires de vie revisitées, mais aussi des trajectoires professionnelles pour lesquelles la mobilité était une donnée essentielle.

• 5 mai 2026
Henri Seyrig et l’instrumentum domesticum : poids antiques de Syrie et de Phénicie
Charles Doyen (Université catholique de Louvain)

• 9 juin 2026
Recherches en cours sur les inscriptions religieuses de la colonie de Lugdunum
Nicolas Laubry (Paris-Est Créteil)