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Mardi 26 novembre 2019

Si le laboratoire est un espace de recherche mobilisé et concentré sur ces objectifs scientifiques, c'est aussi un ensemble de personnes, mieux de citoyens, auxquels parviennent les alertes toujours plus aiguës et inquiétantes, venant du monde scientifique, sur l'évolution de l'environnement et du climat...

Le laboratoire peut-il être aussi un lieu de conscience collective et de réaction en la matière ? 

Le travail scientifique sur les sociétés anciennes est un exercice sur le temps long. Percevoir les sociétés dans leur complexité, dans leurs environnements. Des environnements qui ont évolué sur le long terme. Localement, parfois sous l'influence des activités humaines ; globalement, en suivant les rythmes et les ondulations des mécanismes naturels du climat.

Aujourd'hui, la situation est tout autre. L'activité humaine s'est accélérée, comme jamais, depuis la révolution industrielle, et ses effets, cumulatifs, sur l'environnement et le climat ne font plus l'ombre d'un doute (le climato-scepticisme est, comme des études approfondies l'ont mis en évidence, sous-tendu quasi exclusivement par des logiques commerciales et industrielles et ne participe pas d'une lecture scientifique des faits).

Et les membres du laboratoire, des chercheurs, et celle/ceux qui travaillent avec eux, sont bien placés pour savoir ce qu'est une donnée scientifique, objective, corroborée... Et pourtant il semble qu'il y ait une forme de paradoxe (qui parcourt toute la société). Le citoyen sait mais le consommateur ou le professionnel en action ne veut pas savoir. Peut-on rapprocher les deux, réconcilier les deux postures, dans la société générale comme dans la micro-société qu'est le labo... ?

Pour le dire autrement, acceptons-nous, comme professionnels, d'être aussi interpelés par ces questions ? Et éventuellement, et à notre mesure, de les intégrer à nos stratégies de travail et de recherche. Dans ce qui fait l'objet de nos recherches mais aussi ses modalités pratiques...

Parmi les pistes de réflexion et d'action, un binôme semble émerger assez spontanément :

a) L'impact de notre travail / action sur le climat.
b) L'impact des changements climatiques déjà à l'œuvre sur notre travail.

a) On peut, en toute modestie et simple conscience, se demander comment réduire l'impact environnemental de l'activité du laboratoire. Sommes-nous prêts par exemple à privilégier, dans la mesure du possible, des moyens de transport moins polluants (le recours à l'avion pour des trajets courts, intérieurs ou avec des pays riverains, est devenu quasi systématique ; sommes-nous en accord avec cela ? Avons-nous envie, en la matière, de changer nos  - toutes nouvelles - habitudes et de valoriser des changements ?) ?

b) Les changements climatiques et le réchauffement global rendent, déjà, la présence dans le laboratoire de plus en plus pénible durant les mois d'été. Nous sommes directement impactés. Notre santé l'est, nos conditions de travail le sont aussi. Il faudra inévitablement s'adapter. C'est-à-dire adapter aussi bien les locaux que la présence des personnels dans les locaux. Rendre les locaux plus thermiquement viables (au moins partiellement) mais aussi ne pas les exposer à une chaleur excessive. En un mot, imaginer d'autres modalités de travail hors des locaux stricto sensu (bureaux).

Ces questions ouvrent un grand chantier. Un chantier à mener avec une "certaine" volonté si nous ne voulons pas que subir toutes les évolutions qui nous attendent.

Le laboratoire est riche, riche de ces personnels, riche de ses capacités d'intelligence collective. C'est un lieu, sinon idéal, au moins prometteur pour avancer, tous, ensemble, sur ces questions désormais vitales...

Alexandre Rabot
IE archéologie / AP laboratoire HiSoMA

Bibliographie : F. Bouchet (ENS de Lyon) : Diminuer l'impact écologique de notre recherche scientifique

Lundi 24 juin 2019

Par Charlène Gaydon

Dans le cadre de ma dernière année de master Archives Numériques à l’ENSSIB, j’ai effectué un stage de quatre mois au sein du laboratoire HiSoMA et du Pôle Système d’Information et Réseau (PSIR) de la MOM. Durant ce stage, j’ai participé au traitement du fonds d’archives de la mission archéologique de Kition et Salamine dirigée par Sabine Fourrier.

La mission archéologique avait pour but premier l’exploration de la ville antique de Salamine à la suite de fouilles précédemment effectuées par des archéologues britanniques. Les campagnes de fouilles menées sur ce site, qui se sont interrompues en 1974 avec l’invasion turque, se sont essentiellement concentrées sur le site de la ville du XIe siècle avant au VIIIe siècle après notre ère et ont mis au jour les vestiges de nombreux monuments tels qu’un temple, un sanctuaire ou des remparts. À la suite de l’invasion turque, qui marqua l’arrêt des fouilles de Salamine, la mission reprit en 1976 sur le site de l’ancienne ville de Kition (sous la ville moderne de Larnaca) à l’invitation du Département des Antiquités de Chypre. Ces fouilles ont pour le moment surtout porté sur deux espaces de la ville antique, le site de Bamboula correspondant à la zone portuaire et celui de Pervolia abritant une nécropole. Ces fouilles archéologiques ont généré des documents composant les archives de cette mission. Ceux-ci se composent des données scientifiques issues des fouilles elles-mêmes tels que des carnets de fouilles ou des photographies, mais également de l’intégralité de la documentation relative à l’administration des campagnes de fouilles, aux publications, aux actes de rencontres scientifiques ou de correspondances, aux dossiers d’études, et à un ensemble de documents rassemblés par les protagonistes de la mission. De plus, les fouilles ayant eu lieu entre 1964 et aujourd’hui, malgré quelques interruptions dues aux aléas diplomatiques ou techniques, la documentation est retranscrite sur divers supports allant de la feuille de papier au tapuscrit, des négatifs de photographies aux photographies numériques. Cette variété dans le type de documents d’archives et dans les supports témoigne de la richesse de cette mission, même si elle suscite des difficultés de conservation.

Les archives de la mission font l’objet d’un projet d’archivage en conformité avec les politiques de la "Science Ouverte" dont l’objectif est la diffusion des données de la recherche et des connaissances scientifiques au plus grand nombre. Ce projet d’archivage numérique comporte trois dimensions :
● les archives physiques de la mission, comme toutes celles de la MOM, font l’objet d’un inventaire mis en ligne via le logiciel AtoM.
● un portail de visualisation des données de la recherche développé par le PSIR donne accès aux données de fouilles des sites de Salamine, Kition-Pervolia et Kition- Bamboula au fur et à mesure de leur mise en ligne.
● la modélisation à l’aide de l’ontologie du CIDOC-CRM des données de la recherche et la réalisation de thésaurus qui structurent les données.

Mes missions durant ce stage.
Les missions qui m’ont été confiées se sont inscrites dans ces trois dimensions du projet d’archivage de la mission archéologique :
● réalisation d’une fiche AtoM plus détaillée du fonds puisqu’elle comprend une description présentant les composantes du fonds jusqu’au niveau du dossier.
● utilisation de l’OCR (Optical Character Recognition) sur une partie des fiches objets de la mission archéologique de Kition-Bamboula. L’utilisation de la reconnaissance de caractère sur ces fiches a permis d’extraire un maximum d’informations sur des objets trouvés durant ces fouilles et de les organiser sous la forme d’un tableur Excel.
Une fois ce tableau réalisé, j’ai pu générer des liens entre les divers tableaux de métadonnées, celui des positifs, celui des carnets de fouilles et celui des inventaires. Toutes les archives numériques du fonds ont pour clé de lecture le numéro d’inventaire des objets et c’est à partir de ce numéro que l’on peut relier les tableaux entre eux et ainsi alimenter et permettre les recherches croisées sur le portail de visualisation qui utilise la même clé. Le portail donne accès à l’ensemble des documentations associées à l’objet que l’on recherche (carnet de fouilles, photographies, diapositives, dessins, carnet d’inventaire et fiche objet).
● vérification et correction des informations contenues dans le tableau de métadonnées des carnets de fouilles de Salamine. Ce dernier comportait des erreurs de saisies.
● réalisation d’un thésaurus des termes de la mission archéologique de Kition-Pervolia sur l’outil OpenTheso. Ce thésaurus permet d’aider à la mise au point du modèle CIDOC-CRM de cette partie du fonds en structurant les termes. Ce thésaurus est en français et en anglais et certains termes sont également en grec, en allemand et en espagnol. De plus, il est aligné avec les référentiels Perio.do, Géonames, DataBnF, Wikidata, IDRef et PACTOLS.
● mise au point d’un tableau de métadonnées des photographies d’ambiance des fouilles de Kition-Pervolia (2012 – 2104) en vue d’un dépôt de ces documents sur Zenodo.

Mes missions ont également consisté en la préparation de publications, que ce soit en numérisant des documents tels que les relevés réalisés par Olivier Callot (architecte) du site de Kition-Bamboula pour la future publication papier sur le site et sur le portail, ou en constituant une extraction de l’ensemble des documents numériques relatifs aux sculptures de Salamine en vue d’un article que prépare Marguerite Yon. J’ai également réalisé l’inventaire des estampages relatifs à l’île de Chypre ce qui m'a permis d’identifier ceux qui était abîmés et de faire le point sur le nombre d’estampages liés à cette mission archéologique.
Ce stage riche et diversifié m’a permis d’acquérir un grand nombre de connaissances. Il m’a également offert la possibilité de découvrir la gestion d’un fonds d’archives scientifiques et les politiques de la Science Ouverte.

Mercredi 19 juin 2019

Par Jillian Akharraz, doctorant au laboratoire

Le laboratoire HiSoMA, par l’intermédiaire de l’association "Un peu de bon science" (Université Lyon 1) a accueilli deux lycéens pour une semaine d’immersion dans le monde de la recherche scientifique en histoire et archéologie des mondes anciens. Cette association permet de faire découvrir le monde de la recherche, promeut la culture scientifique et encourage les passions pour les sciences. Elle cible en priorité un public jeune et oriente ses missions de manière à promouvoir les dynamiques collectives et les initiatives personnelles. Elle propose plusieurs types d’activités pour s’initier à la recherche comme des stages en laboratoire.
Associée aux écoles doctorales des différents pôles universitaires de Lyon, elle permet aux doctorants qui le souhaitent de participer à cette expérience dans le cadre de leur formation doctorale. A la différence des stages de troisième ou de seconde effectués dans le cadre scolaire et soumis à obligation, les stagiaires sont ici volontaires. En participant à cette semaine de formation, c’est l’occasion pour eux de découvrir le monde de la recherche en se mettant dans la peau d’un-e chercheur-e / doctorant-e !
C’est dans ce cadre que j’ai accueilli pendant une semaine Florian (15 ans) et Flora (16 ans), respectivement en première S et seconde SES au Lycée Ampère de Lyon, inscrits dans le module « archéologie » proposé par l’association.

Le premier jour a été l’occasion de visiter la MOM (les laboratoires, la bibliothèque) et d’en expliquer son fonctionnement. Nous avons ensuite discuté sur la manière de mener une recherche/réflexion sur un sujet historique et/ou une problématique archéologique. Ainsi nous avons fait l’inventaire de tous les types de sources que l’historien et/ou l’archéologue peut mobiliser et sur lesquelles il peut s’appuyer pour avancer une interprétation. De là nous avons isolé trois disciplines importantes pour l’étude des mondes anciens : l’épigraphie, la céramologie et la numismatique.

L’épigraphie

Le thème de l’épigraphie a été abordé par l’étude de plusieurs types d’inscriptions via des estampages. Nous avons observé et listé les différents supports d’écritures, les types de documents, les formes des lettres ainsi que leurs évolutions dans le temps. Après avoir « lu » l’estampage, nous avons essayé d’établir le texte puis de le mettre en forme dans le but d’une publication (usage des signes diacritique d’édition de textes anciens et/ou ruinés). 


La céramologie

La céramologie a été introduite par un atelier de dessin céramique puis par la visite du laboratoire ArAr. Les lycéens ont ainsi pu comprendrel’intérêt de la reconstitution des céramiques et de leur étude pouravancer de manière significative sur la connaissance des pratiques culturelles, sociales et économiques d’une région, d’un site ou d’une communauté.


La numismatique

Enfin nous avons évoqué l’intérêt de la numismatique autour d’un atelier de moulage de pièces antiques (Sesterces – Deniers - Alexandre). Nous avons observé des corpus de monnaies, les différentes unités monétaires du monde romain et grec. Nous avons fait une lecture des légendes des pièces (les titulatures impériales romaines) lorsque l’état de la pièce le permettait (diamètre/usure), ou bien en utilisant le procédé du moulage pour en faciliter la lecture.  


Je remercie chaleureusement les personnes de la MOM et des laboratoires qui m’ont aidées dans la conception du programme de cette semaine, par le prêt de matériel ou par leurs conseils : Richard Bouchon (HiSoMA), Olivier Callot (HiSoMA), Cécile Batigne (ArAr), Alain Bernet (ArAr), Nina Mitamona (MOM), Aurore Béréziat (HiSoMA), Marie-Françoise Boussac (HiSoMA), Véronique Chankowski (HiSoMA), Sylvain Dhennin (HiSoMA).

 

 

Mardi 18 juin 2019

Par Laure Bezard, en mission archives à la MOM

Fernand Courby (1878-1932) était un archéologue et helléniste, membre de l’École française d’Athènes puis professeur à la faculté des Lettres de Lyon. Il a participé aux fouilles archéologiques de Délos et de Delphes.
Le laboratoire HiSoMA, anciennement Institut Courby, possède des archives concernant ce grand savant helléniste. Ces archives sont constituées d’un carnet de condoléances, de documents relatant la carrière de F. Courby, d’aquarelles réalisées de sa main. Le nom de Fernand Courby a été donné par la suite à l'Institut d'épigraphie grecque fondé par son successeur J. Pouilloux, en 1959, comme en témoigne le livre d'or de l'Institut ouvert à cette date.

Le carnet de condoléances a été offert par Mme Courby à l'occasion de la création de l'Institut, suite à la demande de J. Pouilloux, en décembre 1983. Il reprend un certain nombre de lettres adressées à Mme Courby au moment du décès de son mari. On peut voir dans ces écrits que Fernand Courby était un professeur très apprécié de ses élèves, un savant à qui l’on doit de nombreux travaux très éclairants sur les fouilles de Délos et de Delphes ainsi qu’un homme loyal et généreux. Voici un extrait d’une lettre de D. Ehrhard à Mme Courby qui décrit les qualités de cet homme exceptionnel : « Il était à mes yeux la franchise et la loyauté même, une conscience droite, inflexible quand il s’agissait du devoir, tourmentée de scrupules en présence d’un cas douteux, mais ne s’égarait jamais et finissait toujours par se rallier d’instinct aux solutions justes. Il avait le sens inné de l’équité. »

Le laboratoire possède également de magnifiques aquarelles réalisées par Fernand Courby lui-même qui lui servaient de support de cours. Ces aquarelles reprennent des sujets liés à la Grèce antique et représentent des reliefs funéraires, des costumes, des draperies, des sculptures, des vases, des temples et des figurines en terre cuite. Elles montrent l’excellent coup de crayon de leur auteur. On trouve aussi dans ces archives des croquis humoristiques. Parmi ces archives se trouve la genèse de l’Institut Courby, ancêtre du laboratoire HiSoMA.
Dans l'esprit de son fondateur et dans la ligne de Fernand Courby lui-même, cet institut avait vocation à se consacrer essentiellement aux études de philologie, littérature, histoire et civilisation de la Grèce antique et de la Méditerranée orientale et qu’il mettait à la disposition des chercheurs une bibliothèque spécialisée, organisait des cours, des séminaires, et des publications sous la direction des professeurs de philologie, épigraphie et littérature grecques de la Faculté des Lettres. Il est également fait allusion aux missions de terrain phares de l’Institut tels que la mission archéologique de Salamine de Chypre ou le projet de corpus des Inscriptions Grecques et Latines de Syrie (IGLS), ce qui est très précieux d’un point de vue archivistique. Par ailleurs, on en apprend davantage sur les statuts de l’Institut à ses débuts, son organisation, son personnel et ses rapports avec l’université.

De plus, l’Institut possède un livre d’or qui raconte l’histoire du laboratoire : on y trouve des invitations, des photos, des signatures, des articles de presse, des faire-part de naissance ou de mariage des chercheurs y travaillant, des avis de soutenance de thèse, des signatures lors des arbres de Noël organisés par l’Institut et des dédicaces. Ce livre d’or retrace l’histoire de l’Institut de 1963 à 1997.

L’ensemble de ces archives constitue une véritable mine d’or pour l’archiviste. En effet, le cahier de condoléances dresse un portrait très vivant de ce grand homme ; les aquarelles montrent le talent de dessinateur de Fernand Courby et sont un témoignage non seulement de la manière dont s’organisaient les professeurs pour illustrer leurs cours à une époque où l’informatique n’existait pas mais aussi du caractère indispensable du dessin dans une carrière d’archéologue. La genèse de l’Institut Courby permet, d’un point de vue administratif, de comprendre et de connaître les étapes nécessaires à la création d’un institut dans les années 60. Pour finir, le livre d’or contient un grand nombre d’anecdotes : la photo de mariage entre Marguerite Calvet et Bernard Yon, les signatures des enfants des chercheurs lors des arbres de Noël ainsi que le menu du buffet rustique donné au pavillon du parc. Ce livre d’or donne également de nombreuses informations sur la vie de l’institut : les personnalités qui y sont passées, les prix et distinctions obtenus par ses membres ainsi que l’avis de ces derniers sur les différentes soutenances de thèse qui se sont déroulées à l’institut. Ces archives ont une valeur historique et patrimoniale inestimable car elles permettent de mieux comprendre comment fonctionnait un institut de recherche entre les années 1960 et 2000 tant du point de vue administratif que du point de vue scientifique voire même du point de vue personnel.

Pour consulter ces archives, il est nécessaire de passer par le directeur du laboratoire HiSoMA, Stéphane Gioanni ainsi que par l’assistante de direction et de communication Aurore Béréziat. Ces archives sont consultables uniquement sur place et en présence d’Aurore Béréziat. Cependant, sur le site Saint Mémoire, vous trouverez des photos de Fernand Courby et certains documents d’archives tels que le discours de Charles Picard et la notice de l'Association des anciens élèves de la Faculté des Lettres dans son 31e bulletin au moment du décès de Fernand Courby, une brève bibliographie, l’attestation de médaille de l'Institut de France décernée à Fernand Courby le 24 février 1926, la nomination de Fernand Courby comme officier d’Académie le 13 juillet 1910, l’attestation d’attribution de sa médaille militaire grecque le 19 décembre 1918, l’attestation de ses états de service militaire le 7 octobre 1932 et un laisser-passer délivré à Fernand Courby avec visa pour Constantinople et Smyrne le 25 octobre 1905.

Légendes images : Fernand Courby, croquis, Hecatompedon primitif (1ère moitié VIème siècle), Coré, figure mi-corps (collection privée).

 

Dimanche 03 mars 2019
E-STAMPAGES, ectypothèque numérique offre à la consultation publique des images 2D et 3D associées à des métadonnées re-documentarisées des importantes collections d'estampages qui furent produites, depuis la fin du XIXe siècle, lors des fouilles et études conduites par les épigraphistes de l'École française d'Athènes sur les sites de Thasos, Delphes, Délos et Philippes en Grèce.
 
Issu d'un partenariat entre l'Ecole française d'Athènes, le laboratoire HiSoMA, le service informatique (PSIR) de la MOM et le Digital Epigraphy and Archaeology Project de l’Université de Floride, le programme E-STAMPAGES fut initié dans le cadre de l'appel à projets 2014 de la Science ouverte (MESR-France). Les données créées sont entreposées sur Calendar, grande infrastructure de recherche Huma-Num (solution Huma-num Box) et le programme bénéficie de sa riche gamme d'outils et de services, notamment NAKALA pour l’exposition des données.

Depuis 2017, E-STAMPAGES collabore avec le Venice Squeeze Project pour la publication de la collection d'estampages du Laboratorio di Epigrafia Greca de l'Université Ca' Foscari.

 Cette entreprise répond à deux objectifs conjoints :
 
- un archivage à long terme des originaux sous une forme dématérialisée, à des fins de conservation
- la diffusion en libre accès sur le Web de cette documentation scientifique essentielle pour le travail des épigraphistes, associant aux vues 2D et 3D tout un ensemble de métadonnées modélisées et structurées. L'intention est de créer une ressource documentaire uniquement centrée sur les estampages : il ne s’agit ni de rééditer des textes épigraphiques ni de les commenter, mais de permettre la consultation des estampages en complémentarité avec les autres catégories d'informations indispensables pour l'interprétation des inscriptions grecques.

Pour la diffusion en ligne, le programme a retenu le CMS Omeka S, le plus adapté à nos objectifs. Le site E-STAMPAGES propose différentes manières de parcourir et d'interroger les collections et offre également la possibilité de construire des expositions consacrées à quelques grands noms de l'épigraphie.

La version 1.0 du site E-STAMPAGES ouverte à la consultation publique ne présente qu'un échantillon de 280 estampages des collections d'Athènes, Lyon et Venise. L'intégration progressive de lots en nombre des 3 collections se poursuivra dans les mois à venir.

Contact : Michele Brunet, coordinatrice du programme.

 

Mercredi 12 décembre 2018

Histoire de terrain...
(Taposiris - Plinthine, 2018) par Alexandre Rabot, ingénieur en archéologie

La concession de la mission française des fouilles de Taposiris-Plinthine est très vaste : plus de sept kilomètres à vol d’oiseau séparent, à l'ouest, le mur des Barbares de Taposiris, du site de Gamal, à l'est...

La recherche en archéologie est une discipline dont le focus change en permanence. Les allers et venues entre les différentes échelles spatiales sont permanentes. Impossible, par exemple, de saisir les enseignements de la fenêtre étroite qu'est un sondage sans percevoir cet espace réduit au sein de son environnement élargi.

© Taposiris Plinthine 2018

Les outils SIG sont alors un moyen performant pour gérer efficacement ces zooms et ces 'dézooms', tout en capitalisant et articulant l'information spatiale disponible, ancienne et plus récente, en l'enrichissant et en la précisant par des relevés ad hoc.

C'est dans cet esprit qu'un travail de terrain a eu lieu récemment au sein de la Mission archéologique française de Taposiris et Plinthine (gouvernorat d'Alexandrie, Egypte), équipe dirigée par Bérangère Redon, chercheur au laboratoire HiSoMA.

Travail de terrain via une carte narrative (storymap, cf.).

 

Mardi 04 décembre 2018
L'exposition a attiré en tout 227 675 visiteurs, selon le décompte suivant :
Lens : 68 571  | Barcelone : 86 273 | Madrid : 72 651
(décembre 2018)

Un article (.pdf) sur les étapes de ce long travail jusqu'à son aboutissement est paru dans la revue du CNRS Histoire de la recherche contemporaine, dans les varia du dossier "Champs et contrechamps de la musicologie". Le volume sera disponible en ligne en juin 2020.

- du 9 février au 6 mai 2018 - Caixa Forum, Barcelone
Sibylle Emerit, chercheuse au laboratoire HiSoMA, est co-commissaire de l'exposition.
L’exposition est co-organisée par le musée du Louvre-Lens, la Obra Social "la Caixa Forum" et le musée du Louvre. Elle est conçue en partenariat avec les Écoles françaises à l’étranger : École française de Rome, École française d’Athènes et Institut français d’archéologie orientale. La Caixa Forum présente la première exposition en Espagne consacrée à la musique des anciennes civilisations de l'Orient, de l'Egypte, de la Grèce et de Rome.

 

Première exposition consacrée à la musique dans les grandes civilisations de la Méditerranée ancienne (Orient, Égypte, Grèce et Rome).

- du 13 septembre 2017 au 15 janvier 2018
- site du musée Louvre Lens
- bibliographie (.pdf) proposée pour le petit déjeuner de la MOM du 28 septembre 2017

Conçue en partenariat avec les écoles françaises à l'étranger (l’École française de Rome, l’École française d'Athènes et l’Institut français d'archéologie orientale), elle s’adosse au programme de recherche "Paysages sonores et espaces urbains de la Méditerranée ancienne".

Omniprésente dans les sociétés anciennes, la musique occupait des fonctions multiples. Interprétée par des musiciens professionnels ou amateurs, elle accompagnait les hommes dans les différentes étapes de leur vie, de la naissance à la mort. Jouée aussi bien sur les champs de bataille qu’à la table des puissants, elle était par ailleurs intégrée aux rites religieux et servait d’intermédiaire entre hommes et divinités. Connue de tous et pratiquée par beaucoup, la musique constitue donc pour le visiteur une clé à la fois originale et universelle pour accéder à des civilisations disparues et découvrir leur organisation sociale, politique et religieuse. Des sceaux-cylindres mésopotamiens aux reliefs monumentaux romains, en passant par les papyrus égyptiens et les vases grecs, l’exposition rassemble près de 400 oeuvres d’une grande diversité. Souvent fragiles, certaines pièces n’ont jamais été montrées au public. Elles proviennent des collections du Louvre et d’une vingtaine d’institutions françaises et étrangères, dont le British Musem, le Musée national d’Athènes et le Metropolitan Museum à New York.

Le parcours de l’exposition intègre également des dispositifs sonores inédits, permettant d’écouter des reconstitutions de sons d’instruments antiques, ainsi que le plus ancien chant connu à ce jour dans le monde.

Commissaires
Sibylle Emerit, ancien membre de l’Institut français d’archéologie orientale, membre du laboratoire HiSoMA ; Hélène Guichard, Violaine Jeammet et Ariane Thomas, musée du Louvre ; Sylvain Perrot, ancien membre de l’École française d’Athènes, Académie de Strasbourg ; Christophe Vendries, université de Rennes II ; Alexandre Vincent, ancien membre de l’École française de Rome, université de Poitiers ; Nele Ziegler, CNRS, laboratoire Digitorient.

Scénographie
Atelier AtoY – Naori Yamazoe et Chiaki Yatsui.

L’exposition en quelques chiffres
1,9
: en centimètres, la plus petite œuvre exposée. Il s’agit d’une pièce de monnaie (didrachme) en argent, provenant de Délos dans les Cyclades (Grèce) et décorée d’une cithare, conservée à la Bibliothèque nationale de France.
29 : le nombre de prêteurs de l’exposition.
33 : le nombre d’instruments différents, exposés ou représentés (vents, cordes et percussions).
219 : en centimètres, la plus grande œuvre exposée. Il s’agit du sarcophage de Julia Tyrrania, conservé au musée de l’Arles antique.
374 : le nombre d’œuvres exposées.

Couverture médiatique
- Archéologia, sept 2017 (.pdf)
- Le Monde des Religions, sept 2017 (.pdf)
- La Revue de l'Histoire, août 2017 (.pdf)
- Page Patrimoine/Histoire, site de FranceInfo, 13 septembre
- Le site de La Voix du Nord, 14 septembre
- La Voix du Nord, 15 sept 2017 (Une) (.pdf)
- La Voix du Nord, 15 sept 2017 (article) (.pdf)
- Communiqué de presse du Louvre-Lens (.pdf)
- La marche de l'Histoire de France-Inter, 27 septembre

Lundi 09 juillet 2018

Début juin 2018, La Fabrique de l'Histoire a proposé une émission sur l'Antiquité. Le premier épisode était consacré à l'évocation des traits majeurs de l'évolution de la cité de Sparte du VIIIe au IVe siècle avant J.-C. d'un point de vue artistique, politique et social.

Invité Nicolas Richer, auteur de l'ouvrage Sparte : cité des arts, des armes et des lois.
La seconde partie de l'émission a abordé la cité de Rome et l'histoire de l'apogée d'un empire « mondial » d'après l'ouvrage Rome, cité universelle : de César à Caracalla : 70 av. J.-C.-212 apr. J.-C., de Catherine Virlouvet, Nicolas Tran et Patrice Faure.
antiquité (1/4)

 

 

Mardi 05 juin 2018

Une découverte exceptionnelle sur le site de l’antique Capitolias en Jordanie
Une vidéo postée sur YouTube présente déjà la découverte de ce monument exceptionnel.
Voir la vidéo

Depuis 2017, trois historiens et épigraphistes du laboratoire HiSoMA (Julien Aliquot, Pierre-Louis Gatier, Jean-Baptiste Yon), membres du programme des Inscriptions de la Jordanie participent à l’étude d’un exceptionnel tombeau peint d’époque romaine. Leur travail se poursuit au sein dʼun consortium international d’experts formé par le Département des Antiquités de Jordanie pour l’étude et la restauration du monument et piloté par le projet SCHEP (Sustainable Cultural Heritage Through Engagement of Local Communities Project), hébergé à ʻAmmān par l’American Center of Oriental Research (ACOR).

 
Zeus Capitolin entre les deux Fortunes de Capitolias et de Césarée Maritime © Julien Aliquot, CNRS HiSoMA

Le tombeau souterrain a été découvert en novembre 2016 devant l’école du village de Bayt Ras, au Nord d’Irbid, en Jordanie, sur le site de l’ancienne Capitolias de la Décapole, cité fondée à la fin du Ier siècle après J.-C. Il est exceptionnel par l’abondance et l’originalité de son iconographie, avec près de 230 figures composant un récit unique autour de la figuration d’un sacrifice offert par un prêtre aux divinités tutélaires de la cité et de la capitale provinciale de la Judée.


Deux tailleurs de pierre à l’ouvrage © Julien Aliquot, CNRS HiSoMA

Un large tableau illustre un grand chantier de construction d’une muraille, alors que des dieux de l’Olympe interviennent dans un grand nombre des scènes. Les différents tableaux sont accompagnés de plus de soixante inscriptions, soit en grec, pour les trois divinités tutélaires, soit – ce qui est unique – en araméen, la langue locale, transcrite en lettres grecques, pour les images du chantier.

Ce programme illustre le mythe et les actes de fondation de la cité à la fin du Ier siècle après J.-C. Le personnage qui était enseveli dans le tombeau et qui avait commandé son décor peut être présenté comme le fondateur de la cité. Lʼhypogée de Bayt Ras constitue donc un document extraordinaire d’histoire religieuse, d’histoire politique et d’histoire sociale, en même temps qu’un précieux témoin des interactions culturelles dans une ville grecque du Proche-Orient romain. Son exploration et sa restauration se poursuivent avec, outre les chercheurs d’HiSoMA et les archéologues jordaniens, la participation d’autres chercheurs, du CNRS (AOrOc), de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) et de deux instituts italiens de restauration.

Les premiers résultats de ces travaux feront l’objet d’une session du prochain congrès d’archéologie jordanienne, la 14th International Conference on the History and Archaeology of Jordan (ICHAJ 14), à Florence (Italie) en janvier 2019.

 

Jeudi 22 mars 2018

Le catalogue de l’exposition édité chez Snoeck Louvre-Lens a reçu le Prix du Jury. Ouvrage collectif avec la participation de Sibylle Emerit, chercheuse au laboratoire.
- émission France Musique
- retour sur l'exposition